L’effondrement de l’exchange FTX a laissé un trou béant au sein de la sphère crypto. Les acteurs cryptos exposés au token commencent déjà à faire les comptes. Si la communauté crypto redoute un épisode Terra bis et le risque d’un effet domino, les exchanges considèrent qu’il est désormais de leur devoir d’être plus transparent. Mais certains utilisateurs pointent déjà des arrangements avec la vérité.
Huobi : victime collatérale de la faillite de FTX !
La plateforme Huobi fait, elle aussi, partie de la longue liste des acteurs cryptos exposés au token FTT de l’exchange de Sam Bankman-Fried. Le 11 novembre dernier, l’exchange et plus de 130 entités de son écosystème se sont placés sous le régime de protection de la loi américaine sur les faillites. Un élément qui fragilise l’écosystème crypto mais aussi la plupart des acteurs exposés au token FTT.
Huobi, par l’intermédiaire de sa filiale Hbit a d’ailleurs détaillé qu’elle possédait 18,1 millions de dollars sur la plateforme en faillite. Une somme qu’elle ne peut aujourd’hui pas récupérer. Parmi ces 18,1 millions, 13,2 sont des fonds des clients. Les 5 millions restants sont des fonds propres de Hbit. L’exchange a récemment annoncé que les fonds des clients seront couverts par un prêt non garanti à hauteur de 14 millions de dollars.
Si l’exchange n’a pas souhaité minimiser l’impact de son exposition, Huobi fait également savoir que les fonds bloqués n’affectent pas son fonctionnement, Hbit étant une entité indépendante du groupe Huobi.
L’exchange joue la carte de la transparence !
Ces derniers mois, la communication des acteurs cryptos s’est souvent voulue rassurante jusqu’à ce que l’annonce d’une faillite intervienne. Cette politique de l’autruche, Huobi a décidé de ne pas la jouer. Comme en témoigne la récente communication qui précise que la situation pourrait être périlleuse à gérer :
Le conseil d’administration prévoit que la performance financière du groupe pourrait être affectée de manière significative et négative dans le cas où l’incident ne serait pas résolu. Le conseil d’administration discutera avec l’auditeur du groupe de l’impact de l’incident sur la situation financière du groupe.
L’exchange souhaite aussi faire de cet épisode de faillite, une opportunité pour communiquer de manière plus transparente. Notamment sur les réserves détenues, l’élément qui avait mis le feu aux poudres avec Alameda Research, la société de trading de l’écosystème FTX.
#Huobi's Work Report on Asset Transparency (I)
?#Huobi is acting now to disclose the balance details of our hot and cold wallets and make this disclosure a routine going forward.
?— Huobi (@HuobiGlobal) November 13, 2022
Dans son rapport de transparence, Huobi détaille des réserves proche des 3,5 milliards de dollars. Un peu plus de 25 % de ces réserves sont détenues en HT, le token natif de la plateforme Huobi. Le rapport révèle également que Huobi détiendrait la majeure partie de ses réserves en BTC, ETH, USDT et TRX.
Certains utilisateurs ont néanmoins adressé des critiques sur ce rapport. La blockchain étant une affaire publique, un portefeuille lié à Huobi et ayant envoyé 10 000 ETH sur Binance et OKX cristallise les accusations de manipulation des fonds par les exchanges. Si l’épisode FTX livre les différents exchanges à un exercice de transparence, il semblerait que l’exercice de conviction soit difficile. C’est aussi le cas pour les plateformes Crypto.com et Gate.io également accusées de transferts de tokens ETH.
Y’a t’il un risque de voir un effet domino ?
Disons-le sans détours, oui. Avant la faillite, FTX était considéré comme le deuxième exchange au monde, derrière la plateforme Binance. Sam Bankman-Fried a même été élu personnalité la plus influente du monde dans l’univers crypto en 2021.
L’effondrement de FTX ressemble donc plus à un tremblement de terre qu’à une simple secousse. À la manière de ce que l’on a pu constater avec la chute de l’écosystème Terra, la faillite de l’exchange américain pourrait impacter de nombreux acteurs. Rappelons que dans le cadre de l’effondrement de Terra, certains acteurs majeurs avaient également disparus, la faute à une trop grande exposition aux tokens LUNA et UST. Ce fût notamment le cas de Three Arrows Capital (3AC) ou encore de la plateforme Celsius.
Si l’effet domino n’est évidemment pas à écarter, d’autres pointent surtout du doigt un risque encore plus grand : la perte de confiance des utilisateurs. Un élément que CZ avait identifié très tôt et qualifié de principale menace dans le cadre de l’affaire FTX. Déjà ébranlée par le scandale Terra, la confiance des utilisateurs est une donnée clé pour que l’écosystème crypto prospère.
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Charles Ledoux
