
Le monde évoluant au gré des nouvelles technologies au fil des années, cela a permis aux fans de crypto-monnaies de renforcer leurs certitudes, quant aux besoins pour les populations de se munir d’alternatives aux monnaies traditionnelles, autrement dit celles réglementées et émises par les banques centrales.
La décentralisation offre aux utilisateurs de crypto-monnaies toute la discrétion, la flexibilité et la sécurité nécessaires autour de leurs transactions, d’où une adoption de plus en plus forte malgré les mauvaises performances du marché crypto cette année.
Le double jeu des gouvernements
En réponse à cette volonté d’émancipation des masses, qui est réelle bien que récente et toujours minoritairement répandue, certains états adoptent une position réfractaire au mouvement blockchain.
C’est par exemple le cas de la Chine bien qu’étant une baleine du Bitcoin, celle-ci a tout bonnement interdit les transactions en crypto-monnaies afin que le yuan ne souffre d’aucune concurrence. On peut également citer les pays occidentaux, qui semblent afficher une communication de plus en plus critique à l’égard de nos chères cryptos.
Pour Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne, le Bitcoin n’est pas une monnaie. Elle considère même que les cryptos constituent une menace dans le contexte de guerre en Ukraine, et déclarait en mars 2022 :
Les cryptos ne valent rien.
Malgré tout, ces mêmes états, affirmant haut et fort leur aversion au Bitcoin, développent des monnaies numériques, qui devraient vraisemblablement être appelées à supplanter nos euros et dollars dans les années à venir.
Ce n’est bien sûr pas la première fois que des institutions politiques adoptent un double discours, mais il est tout de même étonnant de constater les efforts considérables actuellement déployés par les états et grandes entreprises pour faire leur entrée dans ce milieu.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Premier signe que les pays s’interessent à la cryptos : les MNBC
Il y a quelques jours, l’Espagne a lancé un appel d’offre via sa banque centrale, destiné à recruter les talents nécessaires à la création de sa MNBC (Monnaie Numérique de Banque Centrale). Dans sa communication officielle, la Banque d’Espagne déclare vouloir jauger l’apport que pourrait avoir une solution monétaire numérique dans un contexte de tokenisation de l’économie, et de numérisation de la société.
On soulignera que ce projet est indépendant de celui de la BCE, qui multiplie quant à elle les déclarations sur l’euro numérique, le travail de développement ayant vraisemblablement déjà débuté.
Les exemples sont nombreux, des États-Unis au Canada, en passant par certains pays asiatiques. On remarque que les raisons de cet intérêt soudain sont multiples, avec des communications qui diffèrent. Chez certains acteurs nationaux, on sent une volonté de tracer les transactions, qui échappent actuellement au contrôle des états avec le Bitcoin. C’est le cas en Europe.
Pour certains autres pays, on remarque plutôt une ambition de rester dans la course technologique, puisqu’il existe une forte chance que la blockchain et le web3 s’ouvrent à d’autres champs d’application dans les années à venir.
Le Brésil, par exemple, vient de considérer le Bitcoin comme un moyen légal de paiement. Reste à voir de quelle manière cette régulation s’appliquera dans le pays, mais cela montre qu’il ne faut pas mettre toutes les nations dans le même sac, certaines ne voyant pas forcément les crypto-monnaies comme des concurrentes de leur Banque Centrale.
Crypto : les grands groupent s’y mettent également
Malgré le bear market, et un Bitcoin dont la dominance chute pour le moment et qui, pour certains analystes, pourrait plonger en direction des 12 000 $ avant le prochain bull-run (son prix se stabilisant ces derniers jours autour des 17 000 $). Néanmoins, les grands groupes semblent engager de plus en plus de moyens au développement de solutions liées à la blockchain.
Porsche, le légendaire constructeur automobile, vient ainsi d’annoncer son entrée dans le web3 et les NFT. L’iconique 911, modèle phare de la marque depuis des décennies, vient ainsi donner sa substance à une nouvelle collection de NFT présentée par la marque de Stuttgart fin novembre.
Can you guess what we’ve been up to? ?
Follow our new Twitter channel @eth_porsche for all updates on Porsche’s journey into Web3. Visit our official NFT website at https://t.co/sP8vg7PO0N. https://t.co/x4xNut7nzP
— Porsche (@Porsche) November 21, 2022
On pourrait croire à la nouveauté, mais Porsche est dans la continuité de ses concurrents comme Lamborghini, McLaren, et Bentley, qui ont, eux aussi, fait une entrée remarquée dans le monde des cryptos-actifs. Si ces géants mettent un pied dans la blockchain, c’est avant tout pour se prémunir face à une éventuelle adoption globale, et aussi pour développer de nouvelles technologies et applicatifs liés aux cryptos.
Du côté des fonds d’investissement
Les groupes industriels ne sont pas les seuls à croire au marché blockchain. Phénomène plus ancien, les fonds d’investissement ne sont pas en reste. Ces derniers, plus au fait de l’évolution du marché, et plus pragmatiques certainement sur le potentiel des cryptos-actifs, investissent de manière régulière et conséquente ces dernières années, soit en achetant directement du Bitcoin ou autres cryptos, soit en entrant au capital de sociétés Web3, de projets de crypto-monnaies, ou autres acteurs des blockchains.
La baisse récente semble n’avoir rien entamé à leur velléité d’investir le secteur. On recense ainsi, rien qu’en novembre 2022, 800 millions de dollars dépensés à travers ce genre d’investissements. Ces fonds se spécialisent dans la prise de participations dans des jeunes entreprises à fort potentiel. Le fait qu’ils s’intéressent à la blockchain au point d’y injecter près d’un milliard de dollars en seulement un mois est quelque peu rassurant et aide à relativiser la baisse actuelle des marchés.
On remarque que contrairement aux états qui se focalisent sur les crypto-monnaies à proprement parler, les groupes industriels et financiers font cas à part en investissant, eux aussi, dans l’économie blockchain générale, mais n’hésitent pas, également, à cibler une bonne partie de leur investissement sur le web3, conscients que les relais de croissance et champs d’implication pour leurs produits bénéficieront de nouveaux horizons avec le Metaverse et autres technologies liées aux cryptos.
Bilan, bien que l’année 2022 ne fut pas la plus facile pour l’industrie des cryptos, les gouvernements s’y intéressent de plus en plus pour proposer leur propre façon de réglementer le milieu, mais aussi de l’imposer.