
La plupart des gouvernements restent encore très prudents par rapport à la promotion de la cryptomonnaie. Toutefois, face à des difficultés économiques, certains pays ont affiché un positionnement clair sur la question et ont recours à la crypto. Prenons le cas de l’Iran.
La situation économique de l’Iran
Actuellement, l’Iran traverse une période très difficile sur le plan économique. Le retrait des américains du deal sur le nucléaire, la baisse du prix du pétrole et l’imposition de sanctions américaines supplémentaires ont généré une vague d’inflation importante dans le pays. En conséquence, la monnaie locale, le rial, a perdu de sa valeur. Rien qu’en 2020, on estime que le rial a perdu 57 % de sa valeur. L’Iran cherche donc des solutions pour financer ses importations. L’une des solutions est le recours au… Bitcoin !
Pendant longtemps le gouvernement iranien était pour le moins réticent vis-à-vis de la cryptomonnaie. Les activités de minage étaient fortement décriées pour leur consommation d’énergie importante qui pesait sur le pays. Il semble toutefois que le gouvernement ait changé son fusil d’épaule en se rendant compte que le Bitcoin pouvait aider l’économie locale.
Certains iraniens utilisent déjà le Bitcoin au quotidien. C’est un moyen pour eux de réaliser des transactions, compte tenu que la plupart de la population n’a pas accès au système bancaire international. De plus en plus de personnes se lancent même dans le business lucratif du minage. Or, dans ce domaine, le gouvernement iranien a pris récemment une décision importante.
L’Iran se tourne vers le Bitcoin pour ses importations
En octobre 2020, le gouvernement iranien a modifié la régulation des cryptomonnaies afin de permettre aux mineurs licenciés de vendre leurs bitcoins directement à la banque centrale d’Iran. Avec cette réforme, le gouvernement a l’objectif d’aider la banque centrale à financer les importations.
Pour une meilleure gestion des besoins énergétiques, le gouvernement a décidé d’autoriser les stations de production de courant à vendre leur électricité pour des activités de minage de Bitcoin. Un permis a ainsi été accordé à 14 stations d’une capacité de 300 MW. Cela permet aux mineurs de bénéficier d’un prix au kWh attractif et stable même lors de pics de consommation. À l’heure actuelle, l’Iran a émis environ 1 000 licences à des mineurs, dont une pour le géant turc du minage, Iminer.
Concrètement, les mineurs pourront fournir la banque centrale directement en bitcoins. Par contre, le gouvernement prévoit d’encadrer les transactions en mettant en place un plafond qui tiendra compte de l’énergie consommée pour le minage. Jusqu’à présent, avant l’intervention de la banque centrale, les mineurs pouvaient, par exemple, échanger leurs cryptos contre de la monnaie fiat, telle que le dollar ou le rial. De façon classique, les transactions étaient réalisées au prix du marché. Or, avec la nouvelle régulation que le gouvernement prévoit de mettre en place, une ambiguïté importante demeure quant aux conditions avec lesquelles la banque centrale va racheter ces cryptos. En effet, pour le moment, rien n’a filtré concernant la valorisation des cryptos ni le taux d’échange.