Les autorités iraniennes ont saisi presque 10 000 appareils servant à miner des crypto-monnaies depuis mars dernier. D’après les rapports, la plupart des appareils saisis se trouvaient dans des lieux publics recevant l’électricité gratuitement ou à faible coût comme notamment les écoles ou encore les mosquées.
L’Iran saisi presque 10 000 appareils
C’est par Kambiz Nazerian, le responsable de la société de distribution d’électricité de Téhéran que l’on apprend que les autorités iraniennes ont saisi 9404 appareils illégaux servant à faire du minage de crypto-monnaies depuis mars dernier.
La plupart des appareils ont été découverts par des inspecteurs dans plusieurs districts de la capitale iranienne. Il est fréquent depuis quelques années que les autorités annoncent ce genre de saisies à travers tout le pays. De nombreux appareils étaient dans des lieux publics dont en majorité des écoles et des mosquées, des lieux qui reçoivent de l’électricité gratuitement ou à faible coût.
L’Iran était dans le top 10 des plus gros mineurs il y a encore quelques mois dont 4,5 % des Bitcoins minés par le pays. Néanmoins en juin dernier, le gouvernement a annoncé couper l’électricité d’ici à juillet à plus de 1000 entreprises légales de minage installées dans le pays. Celles-ci avaient obtenu une autorisation pour leur activité en début d’année.
La raison principale d’un tel changement est d’ordre électrique. En effet, déjà en 2021 une importante pénurie d’électricité avait eu lieu pendant l’été. Au cours du mois de juin dernier, le pays a atteint une consommation électrique record de 62 500 mégawatts.
Afin d’éviter de risquer à nouveau une pénurie, craignant que la demande excède encore une fois la production maximum possible du pays, le gouvernement a donc décidé de retirer le droit d’exploitation de minage à ces sociétés pour maintenir la stabilité du réseau électrique du pays.
L’utilisation des cryptos en Iran
Dans un pays où l’économie a du mal à se stabiliser notamment suite aux différentes sanctions américaines concernant leur programme nucléaire, les crypto-monnaies sont un moyen qui pourrait changer les choses et améliorer potentiellement la situation économique du pays.
Ainsi, Alireza Peymanpak, le vice-ministre iranien de l’industrie, des mines et du commerce, mais aussi le président de l’Organisation de Promotion du Commerce (TPO) a révélé :
La première commande d’importation d’une valeur de 10 millions de dollars réalisée en crypto-monnaies a été réalisée avec succès. D’ici à la fin du mois de septembre l’utilisation de crypto-monnaies et de smart contracts va se répandre dans le commerce international avec des pays spécifiques.
La semaine dernière, Alirea Managhebi, le président du groupe des importations de compagnies étrangères a demandé d’établir de façon urgente un cadre de réglementations pour les crypto-monnaies afin de pouvoir les utiliser avec succès comme moyen de paiement pour les importations.
Tandis que le gouverneur de la banque centrale d’Iran (CBI), Ali Salehhabadi a récemment tenu à rappeler que l’achat, la vente ou encore investir dans les crypto-monnaies est strictement illégal. Le ministre de l’Intelligence a aussi publié un communiqué en mai dernier annonçant le blocage de 9219 comptes bancaires appartenant à 545 individus en raison d’activités suspectes à l’aide de transactions en devises étrangères et crypto-monnaies.
Une ouverture vers les cryptos pour l’Iran ?
Faire du minage est une activité rentable, il est donc logique que l’un des pays qui se trouvait dans le top 10 de ce côté-ci cherche encore à continuer cette activité même de manière illégale. Les ressources énergétiques de l’Iran restent néanmoins trop faibles pour gérer l’énorme demande en électricité que consomme le minage.
De ce fait, la décision du gouvernement iranien a du sens et ils n’ont eu d’autres choix que d’interdire les sociétés de minage afin de préserver la stabilité du réseau électrique de leur pays. En revanche, les cryptos peuvent être leur salut pour contourner potentiellement les sanctions des États-Unis.
En effet, avec la première importation réalisée il y a quelques semaines en payant via crypto-monnaies, l’Iran a trouvé un moyen de faire du commerce à l’international et notamment une manière d’effectuer les paiements sans avoir besoin de dépendre du dollar et par conséquent indirectement contourner l’embargo économique dont ils sont victimes.
Ainsi, quand bien même le réseau électrique iranien n’a pas la puissance nécessaire actuellement pour accueillir l’industrie des crypto-monnaies pleinement et aussi parce que légalement le pays n’autorise pas à ses habitants d’utiliser les cryptos, il se pourrait que cela change dans les années à venir parce que les crypto-monnaies viennent de prendre une autre direction en Iran particulièrement pour impacter leur économiquement de façon bénéfique.
Alors que les crypto-monnaies sont souvent pointées du doigt pour faciliter le blanchiment d’argent comme a pu le montrer encore une fois l’affaire Tornado Cash. Il se pourrait que celles-ci soient une voie vers le commerce international pour l’Iran malgré les sanctions américaines.