Japon : des législateurs veulent un yen numérique pour contrer la Chine

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Un groupe de 70 législateurs du Parti libéral-démocrate japonais plaide pour la création d’un yen numérique dans le but de contrer le projet de crypto-monnaie de la Chine.

D’après Norihiro Nakayama, vice-ministre parlementaire des Affaires étrangères, le projet pourrait être une initiative conjointe entre le gouvernement et des acteurs privés, rapporte Reuters.

“La première étape serait d’étudier l’idée d’émettre un yen numérique. La Chine s’oriente vers l’émission d’un yuan numérique, nous aimerions donc proposer des mesures pour contrer ces tentatives,” a-t-il dit.

Alors que la Chine semble se rapprocher du lancement de son crypto-yuan, le groupe de politiciens japonais envisage de soumettre une proposition dès le mois de février prochain.

Takahide Kiuchi, ex-membre du conseil de la Banque du Japon (BoJ), a toutefois expliqué que la Chine et le Japon avaient des objectifs différents avec leur future pièce numérique.

La Chine veut renforcer le poids du yuan à l’international; pour le Japon, ce serait de changer la culture du pays qui aime les espèces. La BoJ ne voudra probablement pas faire quoi que ce soit qui étoufferait l’innovation dans le secteur privé. Le meilleur moyen pourrait être de lancer une monnaie numérique de type hybride qui est exploitée et émise par des entreprises privées, avec la participation de la banque centrale,” a-t-il déclaré.

L’annonce du Libra de Facebook en juin 2019 a poussé un certain nombre de banquiers centraux à s’intéresser davantage à ce nouveau type de monnaie basé sur la blockchain.

En début de semaine, la BCE, la BIS et cinq grandes banques centrales, dont la BoJ, ont annoncé s’associer pour mieux évaluer le potentiel des monnaies numériques.

Selon un rapport de la BIS, désormais 20% des 66 banques centrales sondées prévoient le lancement d’une monnaie numérique dans les six ans.

L’année dernière, le sous-gouverneur de la Banque du Japon déclarait quant à lui que les monnaies numériques de banques centrales – souvent abrégées CBDC – pourraient « éroder les circuits de crédit des banques commerciales et avoir un impact négatif sur l’économie ».