Suite au Brexit, l’exchange Kraken, troisième plus gros mastodonte sur le marché, cherche une nouvelle voie d’entrée au marché unique Européen.
Se positionner sur le marché français
Selon le média The Big Whale et les informations entre leurs mains, Kraken cherche activement à racheter une société française disposant de l’enregistrement comme prestataire de services sur actifs numériques ou enregistrement PSAN.
Ils ont en effet recueilli des informations indiquant qu’au moins deux start-up françaises auraient été approchés par l’exchange pour une proposition de rachat. Le patron de l’une de ces deux sociétés viendra clarifier les objectifs d’une telle proposition, l’affirmation est claire et sans filtre :
Kraken souhaite se positionner sur le marché français, ça ne fait plus aucun doute.
L’un de ces entrepreneurs va même nous donner encore plus de précisions sur les modalités de rachat proposées par Kraken :
Ils nous ont proposé autour de 50 euros par client ayant renseigné ses informations personnelles.
Ce dernier n’a pas donné suite à l’offre mais au vu de la situation financière des PSAN en France, il estime que le créneau proposé n’est pas à ignorer. En effet, les jeunes acteurs rencontrent actuellement quelques difficultés financières. Cela est dû à un agglomérat de plusieurs facteurs : crise financière, situation post COVID, règlementation du marché en Europe…
Un calendrier serré
Dès la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne le fondateur et PDG de Kraken, Jesse Powell, déclarait être préoccupé par le sort de ses clients en Europe :
Nous offrons actuellement un accès à nos clients européens via notre entité enregistrée auprès du régulateur britannique. Nous explorons activement de multiples options pour obtenir diverses licences européennes suite au Brexit.
Actuellement, la plateforme est encore accessible pour les résidents européens mais l’entreprise n’a pas les autorisations nécessaires pour effectuer des démarches commerciales (comme de la promotion) sur ce vaste marché de consommateurs. De plus, à partir de 2025, avec l’entrée en vigueur du règlement européen sur les crypto-actifs (MiCA), la plateforme ne pourra plus exercer ses activités sans un enregistrement PSAN. Le calendrier est serré et la part du gâteau non négligeable, Kraken ne peut pas se permettre de délaisser son public européen. L’un des dirigeants approchés dans l’optique d’un rachat confirme cela à travers ces mots :
Ils sont même devant Binance en Europe. Ce marché est crucial pour eux.
Une stratégie gagnante
Mais alors pourquoi Kraken ne dépose pas un dossier directement auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) ? Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons, l’une découle directement du point précédent : le temps.
En effet, acquérir un enregistrement PSAN lui ferait gagner huit mois de procédures fastidieuses, d’autant plus que l’AMF tend à durcir son processus d’adhésion. Une source proche du dossier lâche ces quelques mots :
Pour une très grande plateforme comme Kraken, l’examen du dossier pourrait prendre beaucoup de temps, donc racheter un PSAN et en faire une filiale est beaucoup plus intéressant.
William O’Rorke, avocat spécialisé dans les technologies de rupture chez ORWL confirme ce point en rajoutant que l’acquisition d’un enregistrement PSAN ne nécessite pas un nouvel enregistrement auprès de l’AMF. Il suffit en fait de faire valider le nouvel actionnariat auprès de l’AMF, l’activité n’a donc pas besoin d’être interrompue, c’est donc beaucoup plus intéressant pour l’acquéreur.
Source : TheBigWhale
Sur le même sujet :
- Kraken Avis : une plateforme crypto idéale pour les investisseurs débutants
- Comment Kraken pourrait bénéficier de la situation actuelle de Binance ?
- Kraken prévoit de lancer sa propre banque “très prochainement”
Partager
Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
