
Le PDG de Metalla Royalty & Streaming estime que le marché des cryptomonnaies réunit tous les ingrédients pour causer une future crise financière.
La crypto et les subprimes auraient-ils des points communs ? Aujourd’hui, sans doute pas. Il pourrait toutefois en être autrement à l’avenir. Et ce qui les rapprocherait serait alors vraisemblablement une crise financière.
Brett Heath ne cache pas ses inquiétudes. Le PDG de Metalla Royalty & Streaming, une entreprise canadienne des métaux précieux, tire la sonnette d’alarme dans une interview sur Kitco News. Selon lui, la crypto « mènera la charge vers la prochaine crise financière ».
Adoption massive d’une techno et c’est la crise
Brett Heath estime ainsi que la cryptomonnaie comporte des similitudes avec le krach des entreprises du Web aux débuts des années 2000 et avec la crise hypothécaire de 2008. Laquelle précisément ? Une nouvelle solution.
« Regardez les dernières décennies et examinez toutes les crises financières qui se sont produites. Vous constatez qu’elles ont toutes deux points communs. Et l’un d’entre eux est l’adoption massive d’un nouveau produit financier ou d’une nouvelle technologie mal comprise », argumente le dirigeant.
Il ne s’en cache pas, Heath n’est pas un partisan des cryptomonnaies, pour qui elles reviennent à accorder une licence au secteur privé lui permettant d’imprimer de la monnaie. Or, cela ne fait qu’accentuer la liquidité sur le marché.
Cette liquidité est déjà considérable en raison de la crise, selon l’actu crypto. L’argent liquide émis depuis janvier 2020 par la Réserve Fédérale américaine a été multiplié par plus de quatre. C’est beaucoup, mais moins que pour la crypto, dont la capitalisation était multipliée par plus de 10 sur la période.
Bitcoin ? « Aucune valeur intrinsèque »
Ce montant progresse, mais pas la valeur intrinsèque des crypto-actifs comme Bitcoin, considère le patron de Metalla Royalty & Streaming. Il craint donc une liquidation massive comme celle des sociétés technologiques début 2000.
« Quand un tel montant de capital disparaît des portefeuilles numériques dans le monde entier, il y a fort à parier que des répercussions financières importantes se feront sentir », souligne Brett Heath.
Toutefois, la crypto ne présente pas aujourd’hui un niveau d’adoption suffisamment important pour déclencher une crise de cette ampleur. D’ici là, il n’est donc pas exclu que ces actifs soient mieux maîtrisés des investisseurs et plus régulés pour prévenir de tels risques financiers.
C’est une option. Mais, il n’est pas impossible que la démocratisation aboutisse en effet à une nouvelle crise financière, à l’image de celle des subprimes, tant vantés, y compris par des politiques.