La posture de la SEC sur les stablecoins inquiète beaucoup d’acteurs sur le marché crypto. Parmi les principaux exchanges, on cherche déjà à prendre les devants en explorant de nouvelles pistes. Et notamment celles menant vers des stablecoins adossés à d’autres monnaies. Si Binance réfléchit encore à la meilleure solution, Coinbase a déjà entrepris des mesures pour faciliter l’accès à l’EUROC, un stablecoin adossé à l’euro. De son côté, CZ estime que le contexte actuel pourrait faire sortir du bois les stablecoins algorithmiques.
La SEC souhaite durcir les règles !
Dans la lignée de ses mesures concernant le staking, la SEC semble aussi avoir ciblé le marché des stablecoins. Et plus particulièrement les stablecoins adossés au billet vert. Il y a quelques semaines, l’organe fédéral américain sommait l’entreprise Paxos de cesser d’émettre le BUSD, le stablecoin maison de l’écosystème Binance. Une demande qui a fini par aboutir à la rupture du partenariat entre les deux entités.
S’il est encore difficile de savoir si la SEC cible l’ensemble des stablecoins ou cherche surtout à déstabiliser le géant Binance, le secteur s’interroge sur les volontés règlementaires au pays de l’Oncle Sam. Mais dans les faits, la chute du marketcap du BUSD se traduit aujourd’hui par un transfert vers les deux plus gros projets : le controversé USDT et l’USDC émis par l’entreprise Circle. Deux projets, eux aussi adossés au dollar américain.
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Cela peut-il profiter aux autres stablecoins ?
Seul l’avenir nous le dira. Quoi qu’il en soit, l’exchange Coinbase a récemment mis en place des mesures qui pourraient valider ce postulat. En incorporant le stablecoin EUROC, frappé par Circle, l’émetteur du stablecoin USDC, le deuxième plus capitalisé au monde.
Les volontés régulatrices de la SEC poussent aussi Binance a explorer d’autres pistes concernant les stablecoins. Et notamment ceux qui sont adossés à l’euro ou encore au yen. Une volonté dont CZ, le PDG de la plateforme s’est fait le porte-parole à plusieurs reprises sur son compte Twitter. Comme le 13 février dernier lorsqu’il répondait à un utilisateur qui lui demandait pourquoi la plateforme n’explorait pas d’autres possibilités.
We are exploring others, and non-USD based stablecoins.
— CZ 🔶 Binance (@cz_binance) February 13, 2023
Peu de temps après cette déclaration, CZ a précisé le fond de sa pensée :
Compte tenu de la surveillance accrue des stablecoins basées sur le dollar américain, je pense que notre industrie sera amenée à explorer d’autres options non basées sur le dollar, comme les jetons adossés à l’euro ou au yen. Cela nous a incités à rechercher des alternatives dans différentes régions et juridictions.
Une chose est sûre, renverser la vapeur ou même rééquilibrer le marché risque bien de prendre du temps. Si l’on prend pour exemple les stablecoins EUROC et USDC, tous deux émis par Circle, on comprend rapidement l’ampleur de la tâche. À l’heure où nous écrivons ces lignes le marketcap de l’EUROC est de 33,7 millions de dollars. Celui de l’USDC, est plus de 1 000 fois supérieur avec ses 43 milliards de dollars si l’on en croit les données du toujours bien informé Coinmarketcap.
À l’échelle globale, le marché des stablecoins est encore dominé à plus de 95 % par des projets adossés au dollar américain. Parmi les plus gros projets, seul le DAI n’est pas adossé à de dollars américains stockés sur un compte bancaire.
Quid des stablecoins algorithmiques ?
Depuis l’effondrement de l’écosystème Terra, les stablecoins algorithmiques continue à effrayer. Pourtant, le boss de Binance considère que la posture de la SEC pourrait pousser certains acteurs à se tourner de nouveau vers ce type de jetons stables. Et ce, malgré les risques parfois structurels.
Source : Twitter
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