Au travers d’une récente interview accordée au Financial Times, Max Tayenthal a fait le point sur la stratégie de la néo-banque N26. Non sans un regard critique vis à vis du virage crypto que la banque n’a pas su saisir en 2021 !
Si l’année 2021 a été axée sur la conquête de nouveaux marchés, 2022 devrait être l’année du recentrage pour N26. La néo-banque allemande semble aujourd’hui vouloir axer son développement sur le marché européen en proposant des nouveaux produits comme les cryptomonnaies !
Mea-culpa chez N26
C’est donc par l’intermédiaire de son co-fondateur, Max Tayenthal que la néobanque N26 a récemment fait son auto-critique. Selon lui, la direction a commis plusieurs erreurs stratégiques en 2021 en privilégiant notamment l’implantation sur le marché américain au détriment du développement de produits et services sur le marché européen.
Aurions-nous dû nous concentrer à développer une activité crypto plutôt que de se lancer aux Etats-Unis ? A posteriori oui, ça aurait été une idée intelligente.
D’ailleurs le groupe entend se recentrer sur son marché primaire : l’Europe. Elle a déjà abandonné ses activités sur le sol britannique et pourrait rapidement être tentée d’en faire de même chez le pays de l’oncle Sam. Mais c’est bel et bien sur l’absence d’une stratégie crypto que le groupe semble exprimer le plus de regrets. Une stratégie négligente qui semble fortement contraster avec celle de Revolut désormais bien implanté sur le secteur des monnaies numériques.
Un service crypto accessible en 2022 !
2022 sera donc l’année du recentrage de l’activité. Mais également au lancement de nouveaux produits. Chez N26, on entend donc se relancer sur un marché des cryptomonnaies qui a pris une ampleur considérable en 2022. Un marché sur lequel Revolut, son principal concurrent est déjà très actif. La néo-banque anglaise évoquait même il y a quelques semaines, son ambition de créer son propre token. En 2020, l’activité crypto aurait rapporté près de 50 millions d’euros à la fintech anglaise, ce qui avait notamment servi de levier pour lever 800 millions de dollars en juillet dernier. Aujourd’hui, Revolut serait valorisé à plus de 33 milliards, soit plus du triple de la valorisation de N26.
L’entreprise devrait lancer ce service courant de l’année 2022. Il s’agit de sa priorité pour l’année 2022 alors que le secteur est aujourd’hui particulièrement concurrentiel. Si Revolut est sur ce marché depuis 2017, d’autres entités comme les brokers en ligne semblent avoir une longueur d’avance. Devant les exigences d’un nombre croissant de clients, les banques classiques emboitent déjà le pas.
Après ce lancement, le groupe entend aussi développer un service axé sur le trading d’actions.
Vers une introduction boursière de N26 ?
La question est au coeur de l’actualité N26 depuis plusieurs mois. Et sur ce point, le co-fondateur de la banque apporte également une réponse claire en précisant que la start-up se préparait à un listing boursier pour la fin de l’année 2022.
Mais les ambitions de développement de N26 pourraient aussi se heurter au régulateur allemand. Un régulateur particulièrement attentif depuis le scandale Wirecard en juin 2020 qui avait largement mis en évidence les difficultés de la BaFin à réguler le marché. Ainsi, le régulateur interdit désormais un nombre maximal de nouveaux clients par mois. Celui-ci est fixé à 50 000 nouveaux inscrits. Une décision particulièrement handicapante pour la fintech allemande lorsque l’on sait qu’elle recrutait en moyenne plus du triple de nouveaux clients chaque mois. Des éléments qui pèseront à n’en pas douter au moment d’un éventuel lancement en bourse (IPO). Les dirigeants travailleraient d’ores et déjà à la levée de cette limitation.