Jefferies modifie sa politique d’investissement en réduisant de 5 points la part de l’or. C’est une première depuis des années. Mais surtout, ces investissements iront ainsi à Bitcoin.
« La récente sous-performance de l’or par rapport aux taux réels et au dollar a fait craindre à certains investisseurs que Bitcoin ne remplace l’or comme couverture de choix contre l’inflation » écrit Goldman Sach.
De fait, une « certaine substitution » est bien possible, mais sans constituer une menace réelle pour l’or. L’évolution au sein du portefeuille d’investissement de la société Jefferies en est une parfaite illustration.
45% pour l’or, mais 5% pour Bitcoin
Le patron de sa stratégie de placement, Christopher Wood, choisit donc d’accroître l’exposition à la cryptomonnaie. Et pour le financer, l’expert va donc piocher dans les fonds alloués jusqu’à présent à l’or.
« Le poids de 50 % des lingots d’or physiques dans le portefeuille sera réduit pour la première fois depuis plusieurs années de cinq points de pourcentage avec l’argent investi dans Bitcoin » décide-t-il. Cette décision intervient après le passage au-dessus des 20.000 dollars.
Bitcoin affiche surtout des performances incomparables. Depuis mars, son niveau le plus bas de l’année, la valeur de la crypto bondit de 474%. Et sur un an, la progression est de 214%. Jefferies entend donc en profiter, mais sans trop s’exposer cependant.
L’or devrait « reprendre du poil de la bête »
Wells Fargo émettait récemment une mise en garde. Oui, « Bitcoin a en effet surpassé l’or et l’indice S&P 500 au cours des trois dernières années. » Toutefois, cet avantage de la cryptomonnaie est récent et s’explique par une forte volatilité.
« Jusqu’à il y a deux mois seulement, les rendements totaux sur trois ans étaient à peu près les mêmes pour les trois actifs, seule la volatilité différait » prévient la banque. Cela explique que Jefferies conserve 45% de son portefeuille en or, contre 5% pour Bitcoin.
Christopher Wood reste d’ailleurs un partisan de l’or, dont la valeur devrait augmenter du fait de la politique actuelle des banques centrales. Ainsi, « le métal jaune devrait reprendre du poil de la bête si la Fed reste ferme face à la reprise cyclique spectaculaire qui se profile » écrit le financier.