Les monnaies nationales électroniques (ou CBDC) sont un sujet qui prennent de l’ampleur ces derniers mois. Certains pays comme la Chine ont d’ailleurs lancé un test en créant un Yuan électronique. Alors que les discussions s’intensifiaient en Europe quant à la création d’un euro électronique, le projet vient d’être officiellement lancé ! Découvrez le périmètre du projet et ce que cela pourrait changer dans l’avenir.
Le lancement d’un projet sur « l’euro électronique»
Le conseil de gouvernance de la banque centrale européenne a décidé mercredi 14 juillet 2021 de lancer la phase d’investigation de son projet d’euro électronique. Ce projet doit durer deux ans durant lesquels les questions de la conception et de la distribution de cet « e-euro » seront discutées.
« Cela fait neuf mois que nous avons publié notre rapport sur un euro électronique. Au cours de cette période, nous avons effectué des analyses plus approfondies, sollicité l’avis des citoyens et des professionnels et mené quelques expériences, avec des résultats encourageants. Tout cela nous a conduit à décider de passer à la vitesse supérieure et de lancer le projet de l’euro électronique. » Christine Lagarde, Directrice de la banque centrale européenne
Le but de cette phase dite « d’investigation » est notamment d’élaborer une feuille de route et d’ébaucher un cadre d’utilisation potentielle de cette monnaie. Pour cela, la banque centrale européenne va travailler conjointement avec le Parlement européen et la Commission européenne pour couvrir les aspects juridiques associés à la création de cet euro électronique.
Les objectifs d’un euro électronique
Les CBDC sont souvent considérées comme le préambule à la fin de l’argent cash. Face à cette inquiétude, Christine Lagarde a tenu à préciser que cette question n’était pas à l’ordre du jour pour le moment. Elle a rappelé que l’objectif principal de cet euro électronique était de « garantir à l’ère du numérique que les citoyens et les entreprises continuent d’avoir accès à la forme de monnaie la plus sûre, celle des banques centrales ».
L’enjeu pour la banque centrale européenne est d’arriver à créer une monnaie électronique qui soit « sans risque, accessible et efficace ». Les tests effectués jusqu’à présent semblent aller dans le sens d’une combinaison d’infrastructures décentralisées et centralisées pour atteindre ces objectifs, ce qui différencierait l’euro électronique des cryptos.
La banque centrale a par exemple évoqué l’utilisation du système de paiements instantanée (TIPS) avec une technologie blockchain qui pourraient ainsi arriver à une scalabilité de plus de 40 000 transactions par seconde. Si ces résultats sont prometteurs, pas sûr que ce soit suffisant lorsqu’on considère le nombre de transactions par seconde des réseaux comme Visa ou Mastercard. Enfin, la banque centrale a promis que son euro électronique serait éco-friendly avec un réseau beaucoup moins énergivore que celui du Bitcoin par exemple.