Le constructeur automobile PSA s’associe à un institut de recherche, des spécialistes blockchain et des assureurs français pour développer une architecture blockchain. La plateforme doit servir l’ensemble de la filière automobile pour le partage et la valorisation des données des véhicules.
C’est l’embouteillage dans le domaine de la blockchain pour le secteur de l’automobile. Les industriels multiplient les projets, à l’image de BMW avec son programme de fidélité ou de Renault pour les composants.
Le dernier projet en date n’est cependant pas à l’initiative d’un seul constructeur. Plusieurs acteurs, de différents secteurs, sont cette fois à la manœuvre. Pour ses instigateurs, il s’agit en effet de mettre la blockchain au service de l’ensemble de la filière automobile en Europe.
Partager et valoriser les données des véhicules connectés
SystemX, The Blockchain XDEV, PSA, Mobivia, Matmut, Crédit Agricole Assurances et IMAl s’associent donc autour d’une expérimentation. L’objectif pour ces entreprises de la recherche, de l’assurance et de l’automobile est de tester une plateforme de données certifiées. Et celle-ci repose donc sur la technologie blockchain.
Grâce à cette plateforme, les partenaires souhaitent « favoriser le développement économique de la filière automobile autour du partage et de la valorisation des données du véhicule ». Et ce, « dans le respect de la RGPD », le règlement européen sur la protection des données.
Dès à présent, les initiateurs du projet de blockchain « standardisée et souveraine » lancent un appel aux autres acteurs de la filière. Cela englobe à la fois les constructeurs, les équipementiers, les réseaux d’entretien et de réparations, ainsi que les assureurs, banques et institutionnels.
L’objectif du projet et sa plus-value nécessitent en effet la multiplicité des participants. L’architecture blockchain doit à terme garantir la traçabilité et la certification des données du véhicule connecté durant l’ensemble de son cycle de vie.
Développer une économie de valorisation des données
Permettre cette traçabilité suppose donc une « coopétition », contraction de compétition et coopération, entre les acteurs de la filière auto. Avec le développement du véhicule connecté, les données « deviennent critiques » pour le secteur.
La nouvelle génération d’automobiles génère en effet toujours plus de données (mises à jour, entretiens, automatisation, utilisations…), pour partie personnelles. La future plateforme « décentralisée » doit donc garantir la conformité au RGPD et favoriser le partage de données.
« Cette initiative permettra également le développement d’une nouvelle économie de valorisation des données au travers de services personnalisés ». Les données interviendront notamment pour la maintenance prédictive et des services d’assurance selon le consortium.
La création de la plateforme remonte à juin. L’objectif à présent pour les entreprises est de créer une première version de la future application d’ici début 2021. Ce MVP (Minimum Viable Product) doit démontrer « l’intérêt stratégique d’une telle plateforme pour l’ensemble de la filière automobile. »
« Ce projet est très ambitieux car il pose les bases d’une architecture souveraine de référence pour la filière automobile. Au sein du projet Blockchain for Smart Transaction (BST), nous avons déjà pu tester les atouts de la Blockchain pour la traçabilité des carnets d’entretien des véhicules » note Abdelkrim Doufene, directeur de la stratégie de SystemX.