
Une récente étude du Cambridge Centre for Alternative Finance révèle la part des émissions de Co2 produites par l’extraction des BTC. On y a apprend aussi plus sur le mix énergétique utilisé pour le minage et la part d’énergie renouvelable.
Une étude made in Cambridge University
Le minage de Bitcoin représente 0,10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon le Cambridge Centre for Alternative Finance. Ce département de recherche rattachée à la prestigieuse université britannique de Cambridge s’attache à étudier la finance alternative. Elle se penche notamment sur les instruments financiers qui émergent en dehors du système financier traditionnel.
Le CCAF s’est par exemple intéressé à la régulation des fintech au Moyen Orient, à la résilience du marché fintech suite à la pandémie ou encore aux aspects réglementaires qui entourent les actifs numériques. C’est donc tout naturellement que le Bitcoin et son impact environnemental se retrouvent au cœur de sa dernière étude.
Ces 0,10% d’émissions de gaz à effet de serre représentent 48,35 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Ces chiffres se basent sur la répartition du minage de BTC en janvier 2022. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont combinés ces données d’extraction avec les informations sur la façon dont l’électricité est produite dans les différents pays d’extraction.
Il faut noter que ces chiffres ne tiennent pas compte des “activités qui pourraient réduire les émissions”. Par la, on entend l’utilisation des gas flare ou encore l’utilisation de chaleur résiduelle. En effet, une partie de l’extraction de BTC utilise de l’énergie vouée à être gaspillé pour procéder au minage. A ce sujet, l’auteur du rapport, Alexander Neumueller, déclare :
Nous manquons tout simplement de données pour les saisir.
L’utilisation des énergies renouvelables sur-évaluée ?
Cette étude estime que 37,6% de l’énergie utilisée pour le minage provient de sources durables. Ce chiffre est largement en dessous des données obtenus par le Bitcoin Mining Council au deuxième trimestre 2022. Pour rappel, il était de 59,5 % soit presque deux fois plus. Pour l’obtenir, l’organisme avait lui interrogé différentes sociétés minières. Un écart qui interroge…
Ce rapport revient sur la bataille entre partisans et détracteurs du BTC sur le plan environnemental. Il estime notamment :
En observant les arguments des deux camps, certaines affirmations semblent plutôt farfelues et fondées sur des simplifications excessives, tandis que d’autres reposent sur des informations parcellaires. Les groupes d’intérêt d’un côté et de l’autre se disputent l’autorité d’interprétation pour faire pencher l’opinion publique en leur faveur et persuader les décideurs politiques de la nécessité d’une réglementation.
Plus tôt ce mois, c’est un rapport de la Maison Blanche sur les actifs crypto et le climat qui faisait l’actualité. Ce dernier encourage les autorités à œuvrer pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Il suggère notamment que la source d’énergie pour extraire le Bitcoin peut avoir un impact positif sur les émissions.
Certains acteurs de l’écosystème, ont saisi ce rapport au bond. C’est le cas de Fred Thiel, le PDG de Marathon Digital Holdings une société d’extraction de Bitcoin qui pense que les régulateurs américains devraient pousser les sociétés minières à utiliser des énergies renouvelables. Dans le même temps, il est essentiel de pénaliser l’utilisation d’énergies fossiles selon le PDG de Marathon.
Une baisse des émissions de Co2 encourageante
Au 21 septembre, on observe une baisse de 14,1% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’extraction de Bitcoin selon cette étude. Le rapport indique :
Une diminution significative de la rentabilité du minage a conduit à une baisse de la consommation d’électricité malgré des augmentations importantes du hashrate.

L’étude pense aussi qu’une amélioration de l’efficacité du matériel du minage est en cause. Le rapport précise :
Les mineurs sont des agents économiques rationnels. Ils ne font pas fonctionner quelque chose juste pour le faire marche. Ils éteindraient les machines qui ne sont pas rentables et continueraient ensuite avec les plus rentables.
Ce débat sur l’empreinte écologique du Bitcoin revient régulièrement sur le devant de la scène. C’est l’un des plus forts clivages de l’industrie blockchain. Le récent passage d’Ethereum en proof of stake a d’ailleurs ravivé ce débat. Cette étude permet de s’appuyer sur des chiffres fiables et vérifiés par des chercheurs. Elle a le mérite de donner un état des lieux objectifs sans céder à quelconque idéologie.
Pour en savoir plus sur les erreurs du rapport sur le minage de Bitcoin réalisé par la Maison Blanche, retrouvez notre article ici.