Le PDG de Binance, Changpeng Zhao, ne se montre pas trop inquiet quant à l’impact des monnaies numériques de banque centrale sur les crypto-monnaies comme Bitcoin. Les CBDC en préparation s’annoncent encore trop restrictives en comparaison de la liberté permise par les bitcoins.
La Chine tenait à être le premier État à lancer sa monnaie numérique de banque centrale. Les Bahamas lui ont brûlé la politesse avec le Sand Dollar. Mais avec moins de 400.000 résidents, la CBDC n’a pas l’ampleur d’un e-yuan.
La concurrence ne se joue cependant pas seulement entre les États. Ces monnaies électroniques officielles ne constituent-elles pas également des rivales potentielles pour les crypto-monnaies existantes comme Bitcoin ou Ethereum ?
Les CBDC sont trop centralisées et restrictives
Interrogé à ce sujet par Fortune, le patron du premier exchange au monde, Binance, se montre serein. Changpeng Zhao estime au contraire que toute blockchain ou monnaie numérique bénéficie à l’ensemble de l’industrie crypto.
Pour quelle raison ? Tout simplement, souligne le dirigeant, car elle vient légitimer les biens numériques et contribuer à la sensibilisation d’une part plus large de la population. Par ailleurs, pour des motifs techniques, les CBDC ne semblent pas devoir offrir autant de possibilités.
Le patron de Binance constate que les monnaies de banque centrale au cœur des expérimentations s’avèrent assez restrictives. Ce n’est qu’une première étape, concède-t-il. Certaines de ces limitations pourraient s’atténuer au fur et à mesure de l’évolution des CBDC.
Elles seront loin cependant de rivaliser en termes de libertés avec des crypto-monnaies comme le Bitcoin, insiste Changpeng Zhao. Et l’explication est simple : les CBDC font l’objet d’une forte centralisation et d’un contrôle étroit des États.
Remplacer Bitcoin ? Ce serait bon pour l’industrie crypto
« Si un gouvernement pousse une autre crypto-monnaie encore plus ouverte, plus libre, avec moins de restrictions que le Bitcoin, et qui est plus rapide et moins chère à utiliser, alors cela menacerait le Bitcoin. Mais c’est bon pour l’industrie, c’est juste quelque chose de mieux que Bitcoin, et cela le remplacerait » imagine le PDG.
Un tel scénario relève encore aujourd’hui de la science-fiction. D’ailleurs, les États ne semblent pas vouloir se hâter dans l’émission d’une CBDC. La menace du stablecoin Libra est moins pressante. En Europe, les expérimentations se poursuivent ainsi au sein de la BCE.
Les États-Unis refusent eux une course avec la Chine. Chine où d’ailleurs le lancement d’un stablecoin adossé au yuan par Binance n’est clairement pas d’actualité. Son dirigeant souligne que les restrictions conséquentes s’appliquant aux transferts de capitaux en Chine y feraient obstacle.