Le passage au Proof-of-Stake d’ETH 2.0 devait prendre un an. Ce sera finalement 6 ans et la technique n’est pas le principal obstacle.
Les raisons d’une migration vers Ethereum 2 ne manquent pas. La congestion du réseau, dont les usages ne cessent de progresser, était la première raison de l’adoption du Proof-of-Stake en remplacement du Proof-of-Work.
Est venue s’y ajouter une autre motivation : l’environnement et donc la consommation d’énergie nécessaire au traitement des transactions sur Ethereum. Tesla et Elon Musk ont mis le sujet sur le devant de la scène.
Ethereum miné par des conflits internes
Mais la finalisation d’ETH 2.0 prend du temps. De l’aveu du cofondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, le projet devait initialement être bouclé en l’espace d’un an seulement. Les retards s’accumulent donc, relate Cointelegraph.
« Nous pensions qu’il faudrait un an pour faire la preuve d’enjeu, mais il faut en fait six ans. Si vous faites une chose complexe dont vous pensez qu’elle prendre du temps, il est en fait très probable qu’elle nécessite beaucoup plus de temps », témoignait-il lors du Virtual Fintech Forum.
La complexité technique n’est en effet pas le seul défi que doivent relever les développeurs d’Ethereum. Les conflits internes constituent un véritable obstacle et sans doute la principale cause de retard.
« L’un des principaux problèmes que j’ai rencontrés dans le cadre de notre projet n’est pas d’ordre technique. Il s’agit de problèmes liés aux individus », reconnaît ainsi Vitalik Buterin. En conséquence, le PoS arrive avec des années de retard.
Priorité au PoS avant le sharding
Les attentes des entreprises utilisatrices d’Ethereum en matière de scaling sont grandes pourtant. Les capacités limitées du réseau actuel pénalisent l’activité et se traduisent par des inflations récurrentes des frais.
Grâce notamment au sharding, ETH 2.0 doit fournir une réponse à ces préoccupations. Son déploiement ne devrait toutefois pas se concrétiser avant au mieux fin 2022. C’est ce qu’indiquent les dernières estimations de la feuille de route du projet.
La mise en œuvre d’Ethereum 2.0 progresse cependant. Les deux réseaux doivent fusionner entre fin 2021 et début 2022. Les développements se poursuivront encore ensuite. La phase Une, qui prévoit l’introduction du sharding, est décalé à fin 2022.
« Initialement, le plan prévoyait de travailler sur les chaînes de shard avant la fusion – pour traiter la question de l’évolutivité. Cependant, avec l’essor des solutions de mise à l’échelle de niveau 2 [Layer 2], la priorité s’est reportée sur la transition du Proof-of-Work (preuve de travail) vers la Proof-of-Stake (preuve de prise) via la fusion. »