Attention, prévient la Banque du Canada, peu après le crack des cryptomonnaies. La volatilité de ces actifs constitue un risque pour le système financier.
En l’espace d’une semaine, les deux principales cryptomonnaies ont perdu 50% de leur valeur. L’Ether retombait sous les 2.000 dollars. Bitcoin enregistrait sa plus importante chute. Les deux actifs sont cependant de nouveau en croissance.
Il n’en demeure pas moins que le marché mondial des crypto-actifs traverse un crack. En quelques jours, ce sont 1000 milliards de dollars de valeur qui se sont évaporés. C’est une mauvaise nouvelle pour les investisseurs, mais pas seulement.
La valeur de la crypto ? Difficile à établir
Les banques centrales multiplient les mises en garde. La Banque du Canada publiait récemment son rapport annuel. Sa parution coïncide avec le crash des cryptomonnaies. Ces actifs trouvent naturellement leur place dans ce document.
Et la Banque du Canada n’oublie ainsi pas d’alerter sur la volatilité de cette nouvelle catégorie d’actifs. Elle estime en particulier que la crypto constitue désormais un risque pour le système financier canadien.
Néanmoins, ce risque est encore mineur, l’adoption des cryptomonnaie se heurtant à un obstacle de taille. « La volatilité des prix découlant de la demande spéculative reste un obstacle important à une large acceptation des crypto-actifs comme moyen de paiement », juge le rapport.
Cette volatilité constitue indéniablement un facteur de risque. Les débuts de démocratisation auprès des institutionnels ne doivent pas le faire oublier. « Malgré l’intérêt institutionnel grandissant pour les crypto-actifs, ceux-ci continuent d’être considérés comme à haut risque car leur valeur intrinsèque est difficile à établir », souligne les banquiers centraux.
Les stablecoins un danger pour la politique monétaire
Mais comme depuis leur apparition, les banques centrales se préoccupent sans doute plus encore d’une autre ‘menace’ en provenance du marché crypto. Il s’agit des stablecoins, des monnaies privées susceptibles de contester la domination des monnaies fiat des Etats.
Contrairement aux autres crypto, leur nature moins volatile devrait pourtant répondre aux attentes des banques centrales. Il n’en est rien. Les stablecoins « partagent encore certains des mêmes risques que les autres crypto-actifs », prévient la Banque du Canada.
La raison principale ? A « moins que les monnaies stables ne soient adossées exclusivement à des dollars canadiens, leur adoption généralisée pourrait entraver la capacité de la Banque à mettre en œuvre la politique monétaire et à agir en tant que prêteur de dernier recours. »