Les banques centrales sont en croisade contre Bitcoin. Leurs critiques ne seraient pas partagées néanmoins par les gestionnaires des fonds souverains. Plusieurs envisageraient d’investir dans le BTC.
Agustín Carstens, le directeur de la Banque des règlements internationaux (BRI), s’attaque depuis plusieurs années déjà aux cryptomonnaies et à Bitcoin en particulier. Parmi les états-majors des banques centrales, ce discours est largement partagé.
En revanche, du côté des fonds souverains, le sentiment serait tout autre. C’est en tout cas ce que rapporte le patron d’un important gestionnaire d’actifs numériques : New York Digital Investment Group (NYDIG).
Un fonds souverain achète du BTC auprès de mineurs
Robert Gutmann fait savoir que l’entreprise est en discussion avec des fonds souverains dans la perspective d’un investissement dans Bitcoin. Une telle adoption signerait une étape majeure dans la démocratisation du BTC auprès des institutionnels.
Ce ne serait cependant pas un premier pas pour de tels acteurs. Le fonds souverain de Singapour, Temasek, compterait ainsi déjà parmi les investisseurs Bitcoin. D’après Raoul Pal de Real Vision, Temasek aurait acquis du BTC directement auprès de mineurs.
Rappelons que ce fonds souverain pèse près de 306 milliards de dollars d’actifs. Il n’est pas précisé combien aurait effectivement alloué ce dernier au Bitcoin. Pas sûr non plus que les responsables politiques des grandes puissances voient ces allocations d’un bon œil.
Les appels à la régulation se multiplient. Et cela alors que la valeur du Bitcoin affiche des prix record et qu’un nombre croissant d’institutionnels et d’acteurs financiers s’intéressent au crypto-actif, au détriment des monnaies fiat.
Raisonnable de réévaluer ses portefeuilles
Mais pour Robert Gutmann, cette tendance n’est pas prête de s’arrêter. Au contraire, assure-t-il, les investisseurs réévaluent actuellement leurs portefeuilles.
Il « est raisonnable de se demander, en tant que comité d’investissement ou comité d’allocation, [si] avoir tous [leurs] actifs libellés en dollars contre des passifs libellés en dollars est la bonne combinaison d’allocation », souligne le dirigeant.
La forte volatilité du Bitcoin pourrait cependant constituer un obstacle non-négligeable. C’est du moins l’argument de ses principaux détracteurs. Mais ces baisses brutales de l’actif constituent aussi des opportunités d’acquérir des bitcoins à des prix plus avantageux.
Les variations annuelles moyennes de Bitcoin sont de 69%. En comparaison, elles sont de 27% pour l’argent, 13% pour l’or et environ 20% pour les actions. Mais depuis le lancement du BTC, cette volatilité s’est réduite. Elle était en moyenne de 400% des années auparavant.