La volatilité de Bitcoin reste un frein pour nombre d’investisseurs. Un dirigeant de Goldman Sachs croit tenir une solution à cette volatilité : les investisseurs institutionnels. Plus ils investiront dans Bitcoin, plus la volatilité de l’actif s’atténuera.
La forte volatilité de Bitcoin fait réagir jusqu’au sommet de la banque centrale européenne. Sa présidente Christine Lagarde réduit ainsi la cryptomonnaie à un simple actif extrêmement volatile. Les mouvements de cette semaine faisaient d’ailleurs émerger les craintes d’une bulle spéculative.
Expert pour Cryptonaute.fr, Vincent Ganne reconnaît que l’euphorie haussière de la première semaine de janvier était excessive. Ainsi, c’est « cette ultime accélération qui a été sanctionnée. » Pour autant, il réfute toute bulle.
La participation des institutionnels encore faible
Mais comment dès lors atténuer la volatilité de Bitcoin et des autres cryptomonnaies ? Pour le directeur de recherche de Goldman Sachs sur les commodities, la solution réside dans une participation accrue des institutionnels.
Lors de l’émission The Coin Rush de CNBC, Jeff Currie juge en effet « clé » cette participation de ces investisseurs. Celle-ci contribuera ainsi à stabiliser les marchés émergents des crypto-actifs. Car ils demeurent en effet naissants pour ce cadre de Goldman Sachs.
La prochaine phase de maturité du marché de la cryptomonnaie est donc conditionnée à leur adoption par les institutionnels, considère Jeff Currie. Or, le chemin à parcourir est encore long. « A l’heure actuelle, ils [les investisseurs institutionnels] sont petits … environ 700 milliards de dollars en bitcoin, dont environ un pour cent est de l’argent institutionnel » évalue-t-il.
Quels fonds pourraient donc être alloués par ces investisseurs ? Pour le porte-parole de la banque d’investissements, il pourrait notamment s’agir de l’argent consacré aujourd’hui à l’or. Currie fait en effet un parallèle entre Bitcoin et l’or.
Bitcoin alternative à l’or, actif moins volatil
Pour lui, les deux actifs sont des actifs dits « défensifs ». Le marché de l’or pèse actuellement 3000 milliards de dollars, estime le financier. Une partie de ces placements en faveur de l’or pourrait donc trouver une alternative avec Bitcoin.
JPMorgan défend aussi un tel scénario. En concurrence avec l’or, Bitcoin a des atouts pour séduire les investisseurs institutionnels, estime la banque. A long terme, la valeur de la crypto pourrait ainsi atteindre 146.000 dollars.
Mais JPMorgan met une condition à cette valorisation de Bitcoin au-delà des 100.000 dollars. La volatilité de la cryptomonnaie doit significativement s’atténuer pour encourager les investisseurs à allouer des sommes plus importantes.
En comparaison, l’or offre de moindres fluctuations et donc une plus grande sécurité. La volatilité, si elle est un facteur de risque, ne constitue pas néanmoins un frein pour tous les institutionnels. Grayscale observe désormais une participation des fonds de pension et de dotation.
Et la taille des allocations qu’ils font progresse rapidement. Une volatilité moindre pourrait donc accélérer encore ce mouvement. La volonté de régulation des États, au nom par exemple de la lutte contre le blanchiment, pourrait contrecarrer cette perspective cependant.