Le Web3 avance à grand pas et la France ne compte pas rester en marge. Zoom sur les licornes françaises du Web3 !
Qu’est-ce qu’une licorne ?
Le terme licorne désigne une startup dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. Ce terme a été popularisé par la VC Aileen Lee en 2013 et fait désormais parti du vocabulaire courant dans le monde des affaires. Le seuil du milliard de dollars est un palier majeur réservé aux sociétés les plus prometteuses. En effet, tout comme l’animal mythique auquel il fait référence, le statut de licorne n’est pas une mince affaire.
Si une licorne peut être présente dans n’importe quel secteur d’activité, on observe une forte proportion de start-ups prometteuses dans le domaine de la technologie. Ce sont les entreprises de la tech qui séduisent le plus les investisseurs récemment. Ces derniers étant à la recherche du futur Google ou Meta.
Ainsi, on trouve plusieurs licornes dans le domaine de la blockchain et du Web3. Petit tour d’horizon des entreprises françaises qui ont décroché le précieux graal !
Ledger : le roi des cold wallets !
Lorsqu’on évoque les licornes françaises du Web3, difficile de ne pas commencer par Ledger. Le géant des hardware wallets et pionnier de l’industrie crypto est un des plus grands succès entrepreneurial de ces dernières années.
A l’origine de Ledger, la fusion entre trois entreprises françaises : La Maison du Bitcoin, ChronoCoin et BTChip. C’est en 2014 que l’entreprise voit le jour. Elle est fondée par Éric Larchevêque, Joel Pobeda, Nicolas Bacca et Thomas France. Le constat est simple : à l’époque peu de moyens simples existent pour conserver ses crypto-monnaies en toute sécurité. Ledger va créer un portefeuille physique de stockage pour crypto sécurisé et simple à utiliser.
Ledger est désormais numéro 1 des hardware wallets ou cold wallets. Ces derniers sont qualifiés de portefeuilles à froid car ils permettent de stocker les clés privées hors ligne. Ainsi, ils protègent de manière plus efficace les fonds des utilisateurs et évitent les désagréments liés aux hot wallets comme Metamask par exemple.
Les portefeuilles Ledger n’ont jamais été piratés. Seule ombre au tableau pour l’entreprise, la fuite de données de ses utilisateurs intervenue en 2020. De nombreuses adresses mails de clients avaient alors été dérobés.
Depuis son lancement, la firme française a développé de nombreux produits dont le dernier en date le Ledger Stax. Doté d’un grand écran et d’une ergonomie améliorée, il doit faciliter l’adoption des cryptos par le plus grand nombre. Via son logiciel, Ledger Live permet également d’investir facilement dans les cryptos ou encore de staker ses actifs.
Les récents scandales de sécurité et l’effondrement de grands acteurs centralisés comme FTX ont sans doute permis à l’entreprise de gagner encore un peu plus d’importance.
Si des concurrents comme Trezor existent sur le marché, Ledger est bien installé en tant que leader. L’entreprise affirme sécuriser plus de 20% des actifs numériques dans le monde. Sa valorisation dépasse aujourd’hui les 1,3 milliard d’euros.
Sorare : la fantasy league à la sauce NFT
L’autre licorne française du Web3 n’est autre que Sorare. Cette plateforme de gaming reposant sur le principe des fantasy leagues sport connait un véritable succès ces dernières années. Sorare est une start-up fondée en 2018 par Nicolas Julia et Adrien Montfort. C’est en découvrant les NFT et leur potentiel qu’ils ont l’idée de ce jeux de cartes virtuelles de football.
Le principe est similaire à de nombreuses fantasy league sport : chaque semaine vous choisissiez les cartes que vous alignerez pour composer l’équipe la plus compétitive possible. Chaque carte représente un joueur et prend la forme d’un NFT. Ainsi, il est possible d’acheter ou vendre ses cartes à tout moment. Ces cartes sont plus ou moins rares en fonction de leur grade. Certaines se sont vendues pour une véritable petite fortune.
Sorare est hébergé sur le réseau Ethereum, l’un des mastodontes de l’industire blockchain. Si le jeu est construit sur la blockchain, il est possible d’y jouer sans crypto-monnaies. C’est l’une des forces de la plateforme : gommer les freins que peuvent induire le recours à la blockchain tout en utilisant ses forces.
Sorare proposait au départ l’accès à différents championnats nationaux de foot : la Jupiler League en Belgique pour commencer puis La Liga en Espagne, la Premier League anglaise ou encore la Ligue 1 en France. Depuis le jeu propose également de jouer avec la légendaire NBA ou encore le championnat de baseball nord-américain (la MLB).
Depuis son lancement, l’entreprise est parvenu à lever des centaines de millions d’euros. Parmi les investisseurs, on retrouve Xavier Niel, Antoine Griezmann ou encore Gerard Piqué. Ce sont désormais des millions de joueurs qui s’affrontent chaque semaine sur Sorare. Selon les derniers chiffres, la startup est valorisée à plus de 4,3 milliard d’euros.
D’autres licornes à venir ?
Ledger et Sorare sont les deux seules entreprises françaises du Web3 que l’on peut qualifier de licornes. Dans d’autres domaines, on retrouve Vestiaire Collective, Veepee ou encore Qonto. Lydia est une autre licorne française qui si elle permet d’investir dans les cryptos, est plus une fintech qu’une entreprise du Web3.
D’autres startup françaises pourraient prétendre à ce titre dans les années à venir. The Sandbox, l’un des pionniers du metaverse est français. Des entreprises comme Cohort, qui développe l’usage des NFT via une solution SaaS, pourrait également suivre.
A l’heure actuelle, les conditions de marché délicates, si elles n’empêchent pas les levées de fonds ont quelques peu refroidi de nombreux investisseurs. Nul doute qu’en cas de redémarrage d’un cycle haussier, les fonds des VC afflueront de nouveau. Alors peut être verrons-nous la naissance de nouvelles licornes françaises dans le secteur du Web3.
Sources :
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Antoine Marin
Rédacteur
