L’impact du Web3 sur l’industrie musicale et ses fans

La musique a connu une évolution radicale en seulement une trentaine d’années. Autrefois exclusivement disponible sur des supports physiques comme les vinyles, les cassettes ou encore les CD avec l’arrivée de l’informatique et d’internet, l’industrie musicale s’est principalement entièrement dématérialisée.

Selon Bruno Guez, CEO de Revelator, le monde de la musique continue de changer et se tourne désormais vers les nouvelles technologies de la blockchain.

L’évolution de l’industrie musicale

Dans le secteur musical, tout a changé au fil des années. Que cela soit comment les artistes créent, la distribution ou encore comment la musique est écoutée. De même, comment celle-ci est promue et perçue par les fans. Cela concerne aussi les droits de ces musiques quand elles sont ajoutées dans un clip vidéo, dans une publicité, remixées, jouées ou encore disponibles sur une plateforme numérique.

Auparavant, la musique était essentiellement disponible en physique et cela s’arrêtait là. De nos jours, elle est bien plus interactive, omniprésente dans tous les domaines. La musique est dorénavant un actif avec lequel il faut composer, que cela soit pour faire du fitness, dans les films, les jeux et même la VR. Toutes ces expériences auditives sont désirées par les fans.

Le potentiel des fans

Ces derniers veulent soutenir les artistes qu’ils adorent en les rencontrant, mais aussi en interagissant avec d’autres fans partageant les mêmes goûts. C’est la volonté d’avoir aussi bien la reconnaissance de l’artiste que de la communauté : partager une passion. Cela va de nos jours encore plus loin avec la possibilité bien plus facile de créer sa propre musique. Remixer est devenu très populaire.

Les fans veulent créer leurs propres musiques en s’inspirant des sons de leurs idoles. C’est aussi une bonne façon de partager leurs goûts, représenter les artistes qu’ils aiment le plus tout en ayant de la visibilité qui peut mener à rencontrer ces artistes, accéder à davantage d’événements, mais également promouvoir indirectement la musique sur laquelle ils s’inspirent.

Du côté des artistes et musiciens, ils adoreraient récompenser aussi bien financièrement que socialement et entretenir bien plus le réseau de fans pour le temps qu’ils leur consacrent. Il y a cependant de nombreux obstacles à surmonter, notamment parce que très souvent les artistes ont un label possédant les droits sur leurs musiques et ils n’ont pas un champ d’action très libre.

La musique et ses difficultés

À l’ère du numérique, il y a un paradoxe qui montre les difficultés que l’industrie musicale va devoir surmonter dans les années à venir. Avec d’un côté le fait que cet univers est extrêmement créatif et que de l’autre tout est fondé sur des droits extrêmement rigides qui ne s’adaptent pas du tout au nouveau monde technologique dans lequel nous interagissons de plus en plus.

En effet, le secteur musical est riche en créativité tout autant qu’il y a un contrôle de la propriété intellectuelle créative extrêmement stricte. Cela permet aux artistes de vivre de leurs musiques, mais ce sont surtout les maisons de disques possédant ces droits qui dictent les lois. Les enregistrements et les compositions monétisées par des redevances et des licences restent la principale source de revenus de cette industrie.

Face au monde numérique, ces lois dictées par les labels sont rigides et ne s’adaptent pas ou très peu aux nouvelles technologies. La notion de DMCA sur internet est relativement présente. Les erreurs et litiges se produisent fréquemment, car il n’est pas simple de payer les redevances avec précision ou facilité.

Entre le vieux monde des ayants droit et les nouvelles startups qui veulent innover, une frontière existe rendant les choses complexes. Il est évident que les licences ne conviennent pas à l’ère numérique. Bien que des solutions et des accords ont pu voir le jour petit à petit, les choses bougent lentement et songer à ajouter les fans comme composante supplémentaire semble impossible à l’heure actuelle.

La solution pourrait être le Web3

Le Web3 notamment avec les NFT, les smart contracts et les technologies de la blockchain pourrait aider à trouver un compromis entre les ayants droit et les startups désirant exploiter la musique par de nombreuses nouvelles façons.

En effet, avec la blockchain, la propriété intellectuelle créative et les utilisations innovantes sont compatibles. On peut ainsi imaginer la possibilité d’octroyer les licences via un smart contract. L’industrie musicale peut donc techniquement transférer les droits à travers la blockchain et quiconque peut s’en servir, même les fans en payant facilement via des cryptos.

Avec le Web3, on peut très bien aussi imaginer l’accès aux musiques par les fans grâce à un marché plus efficace et même la possibilité de recevoir une participation financière via leurs créations inspirées des musiques de leurs artistes préférés.

Grâce à ces nouvelles technologies, il est tout à fait possible de percevoir les droits musicaux, s’en acquitter en toute facilité. Cela permettrait un écosystème où il est simple de diffuser de la musique, la modifier pour générer encore plus de créativité tout en s’acquittant des droits. C’est probablement une manière que les artistes aimeraient voir devenir la norme dans le futur, une nouvelle façon également d’échanger avec leurs fans.

De vastes possibilités

Avec le Web3 les possibilités sont presque sans fin pour révolutionner l’industrie musicale par rapport à son approche numérique actuelle. Ainsi, non seulement les fans pourraient recevoir des récompenses pour leurs compositions originales, mais cela permet aussi à ceux-ci de détenir des parts des revenus d’un artiste.

Grâce à la blockchain, il devient donc facile et inspirant de soutenir directement ses artistes préférés. On peut imaginer un pourboire sur une plateforme ou bien contribuer à un projet de l’artiste. Ou encore, tout le monde ayant investi dans le projet de l’artiste pourrait gagner de l’argent quand cette dernière rencontre un succès, devient davantage écoutée, jouée, diffusée, engendrant davantage d’argent grâce à ces nouvelles licences payées via des smart contracts.

Il est évident que c’est une perspective qui peut encore plus galvaniser les fans lorsque vous pouvez avoir un tel impact. Vous n’allez pas uniquement potentiellement gagner de l’argent en aidant vos artistes préférés, vous allez aussi gagner en reconnaissance et construire votre propre réputation grâce à vos choix.

Une nouvelle relation avec l’artiste

Les fans ont toujours voulu établir une connexion plus humaine avec leurs artistes préférés. Il faut dire qu’avec le Web2, les communications sont souvent à sens unique, que cela soit à travers les mails ou bien les réseaux sociaux. Il n’y a pas beaucoup d’opportunités pour les fans de s’exprimer directement avec leurs artistes.

En revanche, le Web3 pourrait changer les choses. Cela pourrait conduire à davantage de moyens de communication, permettre d’échanger avec leurs artistes directement tout comme la possibilité d’obtenir des récompenses grâce à la blockchain.

Par exemple, un artiste pourrait produire un NFT comme beaucoup de marques le font déjà et celui-ci pourrait donner accès aux coulisses après un concert ou bien à du contenu exclusif qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs.

Les fans au pouvoir

Techniquement avec le Web3 cela bascule le pouvoir de décision et de diriger dans les mains des fans. En effet, ce nouveau monde technologique est accessible en peer-to-peer et géré par la communauté. Malgré tout, les maisons de disques et principaux acteurs devraient être encore dans le cadre pour réguler tout cela hors blockchain.

De ce fait, la distribution de la musique, la collecte des droits, l’octroi des licences et tous ces aspects de l’industrie musicale devraient reposer encore sur des entreprises et le monde professionnel. 

On pense ainsi aux labels qui travaillent avec les artistes et éditeurs, les compositeurs ou encore les ayants droit. De nombreux services du numérique déjà existants comme YouTube, Spotify ou encore Pandora font déjà partie de l’écosystème et cherchent, eux aussi, à se développer pour intégrer le Web3, permettre davantage pour les communautés de créateurs et de fans.

Finalement, le Web3 est une nouvelle approche qui risque de changer les choses. Pour autant, plutôt que de basculer et radicalement modifier le paysage actuel du secteur de la musique, ces nouvelles technologies veulent offrir plus de possibilités pour permettre bien plus d’interactions entre les fans et les artistes tout en facilitant les moyens de rémunération.

Le Web3 continue son petit bonhomme de chemin tout en laissant apparaître toutes les possibilités qu’il pourrait apporter à l’avenir. Si à travers cet article, nous nous sommes concentrés sur l’industrie musicale, ce n’est pas le seul secteur aux nouvelles perspectives sans limites grâce aux nouvelles technologies. Nous vous parlions en effet, il y a encore quelques jours, comment le monde de la mode avait un intérêt grandissant pour le Web3.