Elliptic estime que les transactions en Bitcoin en lien avec des activités illégales baissent fortement en 2020. Cela s’expliquerait par un renforcement des mesures réglementaires sur les exchanges.
Bitcoin, une cryptomonnaie au service de la criminalité ? Cela n’a jamais été moins vrai d’après un rapport d’Elliptic, une startup spécialiste de l’analyse blockchain. Cette dernière observe une rupture en ce qui concerne l’utilisation criminelle.
D’autres usages des cryptomonnaies se développent en revanche. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne la spéculation, note Elliptic. « La majorité des crypto est simplement envoyée entre deux exchanges. La valeur de ces transactions éclipse tout ce qui est lié au crime » commente son directeur scientifique, Tom Robinson.
La spéculation supplante les autres usages de Bitcoin
La pression des autorités et les pratiques des exchanges compliquent par ailleurs les opérations de blanchiment des crypto-monnaies. Pour y échapper, les criminels développent donc de nouvelles techniques.
« La tendance la plus significative que nous avons observée est l’utilisation croissante de privacy wallets tels que le Wasabi Wallet dans le processus de blanchiment. En 2020, au moins 13% de tous les produits du crime de Bitcoin ont été envoyés par des portefeuilles de confidentialité, contre seulement 2% en 2019 » constate le rapport.
Cette catégorie de portefeuille jouait ainsi un rôle dans le blanchiment d’activités cybercriminelles les plus significatives cette année. Ce fut par exemple le cas en juillet après la campagne de scam sur Twitter.
En septembre, plus de 280 millions de dollars en crypto-actifs disparaissaient de KuCoin, un exchange asiatique. « Le Wasabi Wallet a de nouveau été utilisé pour aider au blanchiment de ces fonds » souligne Elliptic.
Les privacy wallets outil montant du blanchiment
Ces portefeuilles deviennent-ils dès lors des cibles toute désignées pour les autorités ? Certes, ils rendent « difficile le suivi des flux de fonds illicites dans la chaîne de financement » reconnaît l’entreprise.
Cependant, « cela n’en fait pas nécessairement un outil efficace de blanchiment d’argent » ajoute-t-elle. Elliptic estime que des outils, comme le sien, permettent en effet aux exchanges d’identifier l’utilisation de ces wallets par leurs clients.
La régulation semble néanmoins devoir se durcir. Les États-Unis pourraient ainsi imposer plus de contrôles sur les transferts vers des wallets en self-custody. En France, une ordonnance s’oppose à l’anonymat des transactions en crypto-actifs. Le gouvernement souhaite pouvoir systématiquement identifier les utilisateurs.