Le 28 octobre 2021, Facebook troquait son nom pour Meta. Un changement de nom qui représentait finalement plus qu’une simple modification de raison sociale puisqu’il matérialisait alors le changement de cap stratégique pour le réseau social. Un changement de cap largement axé sur le web3 et le métavers. Mais alors, après 1 an, où en est le groupe américain dirigé par Mark Zuckerberg ?
Des investissements colossaux qui fragilisent le groupe ?
Dès l’annonce du changement de nom, Mark Zuckerberg avait mis en avant les ambitions hors normes de son groupe. Des ambitions tout de suite portées par les chiffres présentées. Car outre le changement de nom, l’entreprise annonçait alors vouloir investir plus de 10 milliards de dollars par an pour le développement de son métavers.
Des investissements colossaux qui ont fait grincer des dents parmi les investisseurs qui misent sur le groupe. Il y a quelques jours, lors de la publication des résultats de l’entreprise, le PDG de Altimeter Group a publiquement remis en cause cette stratégie d’investissement. Précisant qu’il faudrait attendre probablement au moins 10 ans pour récolter les premiers fruits de ces investissements.
Brad Gerstner, dont la société détient 0,11 % des actions Meta estime cet investissement qui pourrait monter à plus de 100 milliards de dollars, comme aléatoire dans un avenir qu’il qualifie d’incertain. Un investissement d’autant plus impressionnant / inquiétant (rayer la mention inutile) qu’il intervient à un moment critique pour Meta. Le rapport du troisième trimestre et les mauvais chiffres publiés ont vu le cours de l’action chuter de près de 25 % après la publication.
S’il est impossible de corréler entièrement ce changement de stratégie à l’évolution du cours en bourse de l’action Meta, celle-ci a dévissé de plus de 70 % sur les 12 derniers mois. Une chute encore plus marquée que le Bitcoin qui accuse, de son côté, des pertes de l’ordre de 60 % sur le même horizon.
Mais d’autres variables comme le rehaussement des taux d’intérêt directeurs par les banques centrales du monde entier, en réponse à l’inflation permettent aussi d’expliquer les mauvais résultats de Meta. En comparaison d’autres entreprises de la tech, Meta affiche quand même une sous-performance évidente sur la période. A titre d’exemple, Microsoft n’a perdu que 30 % de capitalisation.
Un développement interne et des partenariats !
Si le changement de nom n’est qu’une étape symbolique, Meta a souhaité tisser des liens avec de nombreux acteurs. Que ce soit dans le monde du web3, des actifs numériques ou encore des NFT. Dès décembre 2021, Meta s’est lancé dans le chantier d’exporter son réseau social en réalité virtuelle. La firme a également ouvert la voie à plus de publicités crypto sur son réseau social Facebook.
Après l’échec du lancement de Libra, Meta a une nouvelle fois fait parler de lui en affichant ses intentions de lancer sa propre monnaie numérique. C’est comme cela qu’en avril est apparu le projet Zuck Bucks, un actif numérique voué à être utilisé au sein du métavers. Sur ce dossier, difficile de savoir dans quelle mesure Meta a pu avancer. En mai dernier, Meta s’est aussi fait remarquer suite au dépôt de cinq marques pour son service Meta Pay, une plateforme prenant en charge les actifs numériques.
Le mois dernier, Meta a précisé que 2,9 milliards d’utilisateurs pourraient intégrer leurs NFT sur les plateformes Facebook et Instagram. Une fonctionnalité qui a été débloquée dans plus de 100 pays où les réseaux sociaux sont disponibles. Encore plus récemment, le groupe a aussi noué un partenariat avec Microsoft. Un partenariat qui a pour but de construire le bureau virtuel du futur selon les représentants des deux entreprises. En rendant compatible le casque de réalité virtuelle développée par Meta avec les applicatifs Office de Microsoft. Par ce biais, beaucoup ont surtout vu une manière pour Meta de développer sa branche de clients professionnels.
Meta doit-il revoir sa copie ?
Si Meta ne chôme pas, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des sommes investies. Et les investissements à fond perdus effraient les marchés. Comme le suggérait dernièrement Altimeter Group, la politique d’investissement de Meta semble aujourd’hui problématique pour de nombreux investisseurs. Couplé à l’incapacité du réseau Facebook à continuer son développement, cet élément pourrait fragiliser la position dominante du géant américain.
S’il a reconnu quelques manquements, Mark Zuckerberg n’a, semble-t-il, pas l’intention de changer de cap. Comme il l’a récemment reconnu suite à la publication des résultats décevants du groupe lorsqu’il s’est prononcé sur le métavers que sa société souhaite mettre en place :
La plateforme métavers a évidemment un long chemin à parcourir avant de devenir ce que nous aspirons à ce qu’elle soit.
Sur la politique d’investissement tout azimut, Zuckerberg a balayé la question d’un revers de main. En précisant que Meta était sur la bonne voie et que l’entreprise “devrait continuer à investir massivement”. Car outre le web3, Meta vise aussi d’autres secteurs comme l’intelligence artificielle. Si l’avenir nous dira si le groupe a eu raison, force est de constater que Meta cristallise aujourd’hui beaucoup de craintes.