À l’instar de nombreuses autres entreprises technologiques qui se préparent à une récession de plus en plus certaine, Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, prévoirait une vague de licenciements massifs dès cette semaine.
Le Wall Street Journal a en effet révélé dimanche 6 novembre que selon des sources proches de la société, plusieurs milliers d’emplois seraient concernés, et une annonce est attendue plus tard cette semaine.
Licenciements en vue chez Meta après une folle croissance des effectifs
Les sources du WSJ ont également précisé que la direction de Meta Platforms (ex-Facebook) avait déjà gelé tous les déplacements non essentiels, en prévision de ce plan de licenciement.
Rappelons que Meta, anciennement Facebook, a embauché plus de 27 000 employés en 2020 et 2021 combinés, face à une forte hausse de son activité dans la période de la pandémie, et ce grâce aux confinements qui ont largement augmenté la consommation de médias sociaux. La société compte aujourd’hui environ 87.000 employés dans le monde au total.
Mais la fin de l’effet covid-19 avec la réouverture de la plupart des économies depuis plusieurs mois, et la remontée des taux des banques centrales dans un contexte de très forte inflation, a brutalement assombri le tableau pour l’entreprise.
D’ailleurs, les derniers résultats trimestriels publiés par Meta ont constitué une brutale illustration du retournement de situation que subit Meta ces derniers mois. Les résultats T2 publiés en juillet ont fait état d’un BPA de 2.46 $, contre 2.54 anticipés, et en forte baisse par rapport à 3.61 $ au même trimestre de l’année précédente.
Et les résultats T3 publiés il y a deux semaines ont été encore plus mauvais, avec un BPA à 1.64 $ contre 1.93 $ dollar anticipé, et par rapport à 3.22 $ un an auparavant. Cette publication avait occasionné un plongeon de plus de 20% de l’action en une seule séance.
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Meta avait déjà prévenu à demi-mot
Lors de la conférence téléphonique de présentation de ces résultats du troisième trimestre de l’entreprise, le PDG Mark Zuckerberg a déclaré que certaines équipes allaient encore se développer.
Cependant, il avait déjà fourni un indice permettant de deviner les licenciements qui se profilent, en avouant que la plupart des équipes de Meta “resteront stables ou diminueront au cours de l’année prochaine.”
“Nous prévoyons de terminer l’année 2023 en étant soit à peu près la même taille, soit même une organisation légèrement plus petite que nous le sommes aujourd’hui” avait-il déclaré.
Le métavers plombe les comptes de Meta Platforms
Toujours en se basant sur les résultats T3, on peut supposer que les déboires de Meta sont en grande partie liés à ses efforts dans le domaine du Metaverse.
En effet, les dépenses de sa division Metaverse, Reality Labs ont littéralement explosé, affichant une perte d’exploitation de 3,7 milliards de dollars pour la période.
Par ailleurs, le monde virtuel de Meta, connu sous le nom d’Horizon Worlds, a reçu un accueil mitigé, avec un nombre d’utilisateurs qui est tombé à moins de 200 000 au cours de l’année.
“Nous prévoyons que les pertes d’exploitation de Reality Labs en 2023 augmenteront considérablement d’une année sur l’autre”, avait par ailleurs déclaré la société au moment de la publication.
“Au-delà de 2023, nous prévoyons de rythmer les investissements de Reality Labs de telle sorte que nous puissions atteindre notre objectif de croissance du bénéfice d’exploitation global de l’entreprise à long terme” avait ajouté la société.
En d’autres termes, le Metaverse plombe les comptes de Meta, mais la société compte tout de même persister sur cette voie. Ainsi, les licenciements massifs qui devraient être annoncés cette semaine font partie de l’effort de Meta pour financer son projet de devenir le chef de file du Metavers.
Après tout, c’est pour refléter ces ambitions que la société a changé de nom pour devenir Meta Platforms en octobre 2021 ! Mais il n’est au final pas garanti qu’elle y parvienne.
Le grand-public veut-il d’un monde virtuel dominé par Meta ?
En effet, le grand public se méfie d’un monde virtuel dominé par Meta, compte tenu des antécédents de l’entreprise en matière de confidentialité et de protection des données.
De plus, la tendance globale à la décentralisation dans tous les domaines, sous l’impulsion de la révolution des cryptomonnaies, rend également l’idée d’un métavers estampillé Meta peu séduisante…
Au final, les déboires boursiers de Meta Platforms pourraient donc se poursuivre tant que Mark Zuckerberg s’entête à vouloir dominer un métavers qui n’existe pas encore.
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