Aujourd’hui marquait la 2ème et dernière journée du Metaverse Summit 2023. Si la journée d’hier a vu défiler de nombreux acteurs de l’industrie du Métavers et du web3, la journée d’aujourd’hui n’était pas moins riche. Les discussions étaient toutefois davantage tournées vers les dangers du Métavers, mais également vers les infinies possibilités déjà présentes.
Recréer le monde au sein du Métavers : un projet en cours
Du Métavers au monde réel, il n’y a qu’un pas, et le nombre d’artistes et de projets le montre bien. L’intervention de Diego Di Tommaso aura eu le mérite d’établir qu’il est tout à fait possible de dupliquer le monde dans lequel nous vivons. C’est d’ailleurs le but de Over The Reality, l’entreprise dont il est le CEO.
Le projet de Over The Reality est de se placer entre le monde réel et le monde virtuel grâce à la réalité augmentée. La plateforme a déjà attiré plus de 1M d’utilisateurs enregistrés et espère une croissance de +40% d’ici 2027, et ce, grâce à sa communauté.
« Depuis les 30 premiers mois de vie du projet, 1.6M d’utilisateurs ont découvert les OverLands, nous avons enregistré plus de 850,000 téléchargements, nous avons maintenant 35 employés et plus de 18,000 maps d’éléments du monde entier sur les 5 derniers mois. »
Un travail de fourmi, à priori, rendu possible grâce à une communauté volontaire et active, mais également un travail d’artiste.
The Metaverse : la création à portée de main
Sur le Métavers, tout le monde peut devenir un artiste. C’est ce que tend à prouver Spatial, un outil puissant utilisé par de nombreux créateurs. Justine Vilgrain, cofondatrice de Braw Haus, était présente avec Yoann De Geetere, artiste 3D qui utilise régulièrement Spatial pour créer.
L’outil permet effectivement, très rapidement, de générer un univers 3D dans lequel les utilisateurs peuvent se déplacer et interagir. C’est d’ailleurs grâce à cet outil qu’ils ont pu mettre en place plusieurs expositions virtuelles. Il était question de penser en dehors des sentiers battus afin de proposer un concept innovant.
« J’ai dû apprendre à me servir d’Unity » confie Yoann De Geetere au cours de la présentation. En effet, si la plateforme propose des templates tout fait et des possibilité de personnalisation accessibles, lui voulait utiliser ses propres objets dans son métavers.
L’innovation au service de l’art
Cette seconde journée a aussi permis au public de rencontrer David Benett, le CEO de Mimic Production, soit le studio de modélisation d’être humains qui a travaillé sur des projets comme Avatar, Tintin, ou encore Polar Express.
L’entreprise est née en 2012, et est aujourd’hui reconnue comme le studio qui propose les personnages les plus réalistes. Avec plus de 500 projets dans différentes industries, Mimi Production n’a plus rien à prouver.
La rencontre aura également permis de mieux comprendre les mécanique de réalisation des personnages dans les films d’animations ou encore les jeux vidéos :
« On commence par scanner la personne puis on passe ensuite au modeling. On ajoute alors les textures. On travaillera également sur les cheveux afin d‘avoir un rendu 3D puis sur les vêtements. On passe ensuite à l’animation (rigging) puis à la capture des mouvements. Enfin, on peut intégrer l’IA. C’est ce que nous avons fait dans le dernier jeu vidéo Matrix. »
Le Metaverse dangereux ? Pas plus que le monde réel
Sur un autre ton, la question de la sécurité a été abordée. Tara Annison, experte en cybersécurité, est intervenue afin de présenter « l’état de la criminalité au sein du métavers ». Selon elle, la situation va empirer :
« Presque tous les crimes de la vie réelle seront possibles sur le métavers, et il y aura de nouveaux crimes possibles uniquement sur le métavers. »
Elle distingue deux types de crimes dans le métavers : les crimes financiers et non financiers. Dans le premier cas, on retrouve le blanchiment d’argent, la fraude fiscale ou encore le wash trading.
« Sur les 10 plus gros projets du métavers, 71M$ ont été extorqués sur les quelques mois écoulés. On retrouve également 86% des fraudes concernant les Bored Ape NFTs, et 2 milliards de dollars dérobés via le wash trading depuis 2020. » déclare-t-elle.
Du côté des crimes non-financiers, ce sont plus ou moins les mêmes qui reviennent : harcèlement sexuel, stalking, radicalisation digitale, mais également l’abus des aînés. Toutefois, ce sont bien le harcèlement et le stalking qui reviennent constamment au-devant de la scène, avec des données inquiétantes :
« Des utilisateurs mineurs de moins de 18 ans rapportent des comportements déplacés et des situations de harcèlement toutes les 7 minutes sur VRChat. » déclare Tara Annison, ce à quoi elle ajoute « Snapchat joue vraiment un rôle central dans ce domaine. »
La situation n’est pourtant pas désespérée. L’experte explique que des solutions sont possibles, à commencer par l’analyse de la blockchain, une bonne régulation, et surtout, une éducation forte auprès du public afin de mieux préparer les utilisateurs aux dangers du métavers.
Le Metaverse Summit 2023 en quelques mots
Cette édition du Metaverse Summit 2023 était un peu particulière, y compris pour les intervenants. L’intégralité de l’évènement s’est effectivement déroulée en ligne. Néanmoins, et bien malgré la barrière de la distance, les visiteurs ont eu la possibilité de créer de contact, de découvrir de nouvelles opportunités, et d’en apprendre un peu plus sur le métavers et le web3.
Organisé sur 2 jours, le sommet du métavers, qui aurait dû avoir lieu à Paris, a quand même réussi le tour de force d’accueillir les intervenants et les participants dans un cadre intéressant et interactif. Un bel exemple que le métavers est avant tout créé par sa communauté et par ceux qui l’animent.
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