La régulation pourrait menacer les privacy coins comme Monero, Dash, et Zcash. L’exchange Bittrex décide ainsi de ne plus les proposer sur son service à compter du 15 janvier. Dash se défend d’être une cryptomonnaie relevant de cette catégorie.
Les cryptomonnaies se comptent en milliers. Certaines, comme le Monero, ont pour particularité d’offrir une confidentialité des transactions. Cette caractéristique contribue à leur usage à des fins illégales.
Pour les régulateurs, comme aux États-Unis, les privacy coins pourraient donc constituer un problème. Leur interdiction ou un encadrement strict n’est donc pas à exclure. Proposer l’accès à ces cryptomonnaie présenterait donc un risque juridique pour les exchanges.
Les privacy coins menacés par la lutte anti blanchiment
Bittrex choisit d’anticiper la régulation en ce sens. Ainsi, à compter du 15 janvier, il ne sera plus possible d’échanger du Monero, Dash, et Zcash contre d’autres cryptomonnaies. Ces trois tokens seront délistés.
En outre, les retraits de ces actifs seront eux aussi fermés au terme d’un période de 30 jours maximum. Toutefois, « dans certains cas, le délai de retrait peut être raccourci », prévient Bittrex. « Les utilisateurs doivent retirer tout jeton avant la date limite de retrait affichée », insiste l’exchange.
L’entreprise ne fournit pas de justification à cette nouvelle politique. De manière générale, Bittrex explique la radiation de tokens par « l’évolution des normes réglementaires et d’autres questions de conformité ».
Les effets sur le cours des trois cryptomonnaies concernées sont quoi qu’il en soit immédiats. Après l’annonce surprise de l’exchange, la valeur des privacy coins perdait en moyenne 10% selon CoinGecko.
Dash plus proche de Bitcoin que de Monero
Bittrex n’est cependant pas un cas isolé. Certains exchanges, en raison de la réglementation sur le blanchiment d’argent, refusent de lister ces jetons ou les retirent. C’est le cas notamment de ShapeShift, Bithumb et LiteBit, rappelle Decrypt.
Pour les émetteurs de ces cryptomonnaies, c’est un coup dur. D’autant que la politique de Bittrex pourrait faire tâche d’huile, comme avec le XRP, en voie de disparition des exchanges aux États-Unis. Dash conteste donc vivement cette décision.
« D’un point de vue technique, la fonctionnalité de protection de la vie privée de Dash n’est pas plus grande que celle de Bitcoin. L’étiquette de “privacy coin” n’est donc pas appropriée pour Dash » écrit la firme sur Twitter.
Son PDG, Ryan Taylor, monte lui aussi au créneau pour contester ce qualificatif apparentant le Dash au Monero. L’entreprise indique être en contact avec l’équipe conformité de Bittrex pour obtenir la révision de sa décision.
« En tant littéralement que fork de Bitcoin, toutes les transactions de Dash sont totalement transparentes. Toutes les entrées, sorties, adresses et montants sont enregistrés sur chaque transaction et peuvent être consultés – par n’importe qui – sur sa blockchain publique » argue-t-il.