Le géant américain du streaming Netflix est sur le point d’introduire la publicité sur sa plateforme. Dans ce contexte, la société a annoncé qu’elle envisageait de bannir la promotion des cryptomonnaies. Comment ce choix est-il motivé ? Quels sont les changements à prévoir dès cette année ? Explications.
La publicité va faire son apparition sur Netflix
La plateforme de streaming en ligne Netflix est sur le point d’introduire la diffusion de spots publicitaires sur sa plateforme. Ces derniers s’intégreront dans une nouvelle offre d’abonnement proposé à un tarif inférieur à ceux qui existent aujourd’hui. D’après les premières informations, cet abonnement pourrait coûter 8 dollars aux utilisateurs.
Cette fonctionnalité sera disponible en Australie dans un premier temps et ce dès la fin de l’année. Le visionnage de publicités sera facultatif pour les abonnés ayant souscrit à d’autres formules d’abonnement. Néanmoins, dans le cadre de ce nouveau service, des pubs feront leur apparition en début de programme ainsi qu’au cours même de celui-ci.
Selon un rapport publié ce lundi par le Sydney Morning Herald, Netflix aurait entamé des négociations avec différents annonceurs locaux.
La promotion des cryptomonnaies bannie sur la plateforme ?
Dans le cadre de l’introduction de la publicité sur Netflix, la société a tenu à préciser que la promotion de certains produits et services serait bannie. Parmi ceux-ci, on apprend que figurent les spots promotionnels relatifs aux cryptomonnaies.
Par ailleurs, la publicité à caractère politique, celle des jeux d’argent ou celle destinée aux enfants seront également interdites. Des restrictions quant à la promotion de produits pharmaceutiques sont également envisagées.
Toutefois, Netflix déclare se pencher encore sur la question et précise qu’aucune décision n’a pour l’heure été arrêtée. Un porte-parole de la société a déclaré à ce propos :
Nous n’en sommes encore qu’aux premiers jours de la prise de décision sur la manière de lancer une option à prix réduit et soutenue par la publicité, et aucune décision n’a été prise. Tout ceci n’est que spéculation à ce stade.
On ignore pour l’heure si l’interdiction des publicités portant sur les cryptomonnaies sera appliquée uniquement en Australie où dans tous les pays dans lesquels l’abonnement soutenu par la publicité sera proposé. Parmi ces pays, l’on retrouve les États-Unis, le Canada, l’Allemagne ainsi que la France.
Le géant craint les représailles des autorités australiennes
Après avoir longtemps été hostile à l’idée, le groupe Meta, anciennement Facebook, a intégré, à la fin de l’année 2021, les publicités relatives aux cryptomonnaies sur son réseau social. À l’heure actuelle, 27 licences ont été octroyées à des annonceurs spécialisés dans les services crypto.
La société a déclaré à ce sujet :
Les crypto-monnaies continuent d’être un espace en évolution, et nous pouvons affiner ces règles au fil du temps à mesure que l’industrie change. Cela inclut l’ajout de licences éligibles à la liste au fur et à mesure qu’elles sont disponibles et après que nous les ayons examinées.
Le 18 mars dernier, la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) a déclaré avoir engagé une procédure devant la Cour fédérale à l’encontre du groupe Meta. La commission a en effet estimé que Facebook s’était livré à des promotions trompeuses ou mensongères. Celles-ci concernaient des escroqueries aux cryptomonnaies dont la plateforme est tenue de répondre aujourd’hui. L’ACCC a de plus accusé Facebook d’avoir aidé et encouragé ou d’avoir sciemment permis « une conduite et des représentations fausses ou trompeuses par les annonceurs ».
Par ailleurs, en août dernier, l’Australie a annoncé son intention de légiférer quant à la réglementation des cryptoactifs et des publicités qui s’y rapportent. Le pays entend de la sorte veiller à ce que les clients soient «convenablement informés et protégés».
Face à la position des autorités australiennes et à la poursuite, devant la Cour fédérale, de Facebook, la décision de Netflix de prohiber les publicités relatives aux cryptomonnaies semble s’expliquer. Bien qu’aucune législation australienne n’interdise aujourd’hui purement et simplement la promotion des cryptomonnaies et des services liés, il est aisé de penser que le géant américain du streaming souhaite rester en dehors des radars de l’autorité australienne.
À lire également: