Le PDG de la Banque centrale du Sultanat d’Oman a annoncé que le pays travaillait actuellement sur un premier projet de monnaie numérique. Cet État, jusqu’alors plutôt hostile aux cryptomonnaies, serait en train d’amorcer un changement de cap et souhaite explorer les possibilités offertes par la digitalisation de la monnaie.
Du scepticisme à l’engagement timide
Depuis 2020, la Banque centrale du Sultanat d’Oman a multiplié les mises en garde des citoyens vis-à-vis des cryptoactifs. L’institution estimait, en effet, que la volatilité des prix des crypto-monnaies constituait un risque majeur pour l’investissement. Elle affirmait, en outre, qu’elles feraient le lit de la cybercriminalité.
Plus récemment, les autorités du pays se sont montrées en revanche favorables à l’emploi de la blockchain dans différentes industries. En janvier dernier, le régulateur a par ailleurs ouvert, pour la première fois, le dialogue quant à l’élaboration d’un cadre législatif encadrant les cryptomonnaies.
De plus, au début du mois, le pays a investi dans la société américaine Crusoe Energy spécialisée dans la réduction du torchage du gaz (combustion des déchets fossiles extraits de l’exploitation pétrolière) grâce au minage de cryptomonnaies. D’une apparente rigidité jusqu’il y a peu, le pays du Golfe a reconsidéré ses positions et s’intéresse désormais au champ des possibles permis par les cryptomonnaies.
Vers une première monnaie nationale numérique
Le PDG de la Banque centrale d’Oman, Oman Taher bin Salem al-Omari, a annoncé, lors de l’ouverture de la conférence « New Age of Banking » à Muscat, qu’une monnaie numérique était en cours d’élaboration.
Il a avancé, de plus, que l’institution s’engageait à fournir, à l’avenir, un soutien envers l’innovation dans le secteur financier. Plus qu’un intérêt profond pour les actifs numériques, l’institution est animée par une volonté de promouvoir le progrès technologique avec en ligne de mire l’espoir d’accroître la cybersécurité de ses réseaux financiers. L’accélération de cette velléité n’est pas étrangère à la pandémie du Covid-19 qui a catalysé la transformation numérique de l’économie omanaise.
On ne sait pour l’heure que peu de choses quant à ce projet. Néanmoins, la déclaration des autorités omanaises s’inscrit dans une dynamique qui prend de l’élan, celle de la remise en question (timide pour l’heure) des performances et de la sécurité du système fiduciaire.