Dans une interview à BFM, Pascal Gauthier, le patron du leader des cold wallet, a donné sa vision de la régulation en Europe et son sentiment sur le marché crypto actuel. Retour sur les propos du patron de la licorne crypto française.
Ledger en pleine croissance
Malgré la tendance négative sur le marché crypto, le patron de Ledger explique que le contexte global reste favorable à l’entreprise française :
Il y a un contexte macroéconomique qui est très fort, la cryptomonnaie baisse comme plein d’autres choses, ce qui se passe favorise notre modèle, nous sommes en croissance d’une année sur l’autre.
La jeune société crée en 2014 revendique une croissance à deux chiffres d’une année sur l’autre. Ledger a vendu plus de 5 millions de cold wallets depuis sa création et en vendrait désormais entre deux et trois millions par an. Des chiffres impressionnants qui ne devraient cesser de croitre avec l’adoption croissante des crypto-monnaies partout dans le monde.
Ledger profite aussi des récentes nouvelles et du contexte d’inquiétude qui s’empare du marché crypto après le soucis concernant Celsius, Babel Finance ou encore CoinFlex notamment :
Les gens se rendent compte que posséder leurs clés privées est de plus en plus important, surtout quand les évènements macroéconomiques fragilisent les banques et ce qui est centralisé :
Quand vous avez des cryptomonnaies, faire confiance à un tiers avec ses cryptomonnaies ce n’est pas forcément la même chose et donc avoir ses cryptomonnaies sur son portefeuille Legder, c’est un moyen de les sécuriser et ne pas perdre son argent.
En effet, posséder ses crypto-monnaies sur ce type de portefeuilles reste la seule manière d’en garder le contrôle et l’accès à tout moment. Le gel des retraits sur Celsius notamment a mis en évidence cette réalité.
La volonté d’une régulation plus souple
Les dernières semaines ont été marqué par les débats sur la régulation européenne en matière de crypto-monnaies. Qu’il s’agisse du règlement MiCa ou du TFR, partisans et opposant s’affrontent sur leur vision de la régulation sur le vieux continent.
Pascal Gauthier expose sa vision concernant ses deux règlements :
MiCa et TFR sont les premières moutures d’une régulation qui va être longue. Il faut rester très léger en matière de régulation puisqu’il faut laisser les marchés se faire et quand on régule il faut surtout réguler de manière pragmatique, c’est-à-dire sans avoir en tête la régulation passée mais en ayant en tête les nouveaux outils, les nouveaux marchés afin de rendre la régulation plus efficace.
Pour rappel, le TFR concerne les transferts de crypto dès le premier euro depuis et vers des portefeuilles non hébergés, comme Ledger, vers un CASP ( un exchange centralisé similaire au PSAN pour la France). Une vérification de l’identité du détenteur du portefeuille sera demandée pour les transferts supérieurs à 1000 euros. Ce texte a reçu un premier accord entre les trois institutions européennes, la semaine dernière.
À noter qu’il est difficile de vérifier l’identité d’un portefeuille non hébergé. Si Ledger a les informations concernant l’acheteur du wallet, rien ne peut assurer que c’est bien cette personne qui l’utilise.
Ce texte oblige donc des sociétés comme Ledger à développer de nouvelles procédures de collectes de données et de vérification d’identité tels que les fameux KYC (Know Your Customer), déjà à l’œuvre sur les grands exchanges. Un retour en arrière et une atteinte aux libertés pour de nombreux observateurs de l’écosystème crypto. L’avenir nous dira qui gagnera cette bataille de la régulation.
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