L’industrie crypto demeure toujours fortement masculine. Pour Lottie Wells, de Wirex la plateforme de paiement crypto, cette situation peut nuire à la croissance de l’écosystème. Voici quelques idées pour favoriser la participation des femmes dans l’écosystème crypto !
Une croissance folle pour l’écosystème crypto
En seulement quelques années, l’industrie blockchain et le monde des crypto-monnaies ont connu une croissance impressionnante. Selon un récent rapport de Crypto.com, le nombre d’utilisateurs de crypto-monnaies pourrait s’établir à un milliard d’ici à la fin d’année.
Toutefois, le déséquilibre entre hommes et femmes est criant. D’une manière générale, le secteur de la fintech comporte une forte disparité entre les deux sexes. La crypto ne fait pas exception et le phénomène semble même s’accentuer dans ce secteur en pleine expansion.
Comme le note Lottie Wells, lorsqu’on demande à quelqu’un de décrire à quoi ressemble un utilisateur de crypto, il y a de fortes chances qu’il décrive un homme, de préférence jeune et féru de technologie. Alors est ce que ce cliché est vrai ?
D’une manière plus globale, les femmes représentent plus de 48% de la main d’œuvre mondiale selon TeamStage. Dans le secteur crypto, seulement 30% des nouvelles embauches entre 2018 et 2021 ont concerné des femmes. Si de son côté, le nombre de femmes utilisant la blockchain est en constante augmentation, il semble primordial, selon Lottie Wells, que cela se retranscrive aussi dans le monde professionnel.
Un fossé entre les sexes
Bettie Wells a travaillé durant de nombreuses années dans le domaine de la fintech. Elle déclare à ce sujet :
En tant que femme, j’ai travaillé dans le secteur de la fintech pendant la majeure partie de ma carrière professionnelle. J’ai certainement été témoin de déséquilibres entre homme et femme sur le lieu de travail, mais j’ai eu la chance de travailler pour des entreprises qui ont toujours donné la priorité au changement.
Du côté des chiffres, on observe que seulement 20% des positions de cadres sont occupées par des femmes au sein des entreprises crypto. Pour Bettie Wells, il est essentiel d’avoir des représentantes féminines visibles pour le secteur crypto. En effet, cette représentation permet de favoriser la construction d’une culture encline à l’accueil de nouvelles femmes.
Les exemples de Geneviève Leveille, PDG et fondatrice de la société agricole blockchain AgriLedger, Diane Dai, CMO et cofondatrice du DEX DODO, ou encore de George Coxon, directrice de la Nano Foundation, un organisme à but non but lucratif en soutient d’une monnaie numérique sont à ce titre parlants.
La représentation est souvent un enjeu clé pour gommer les disparités importantes entre les deux sexes. Ces femmes sont devenus de véritables ambassadrices et influenceuses au service de l’emploi des femmes dans le secteur de la crypto.
Des communautés d’entraide entre femmes
Pour répondre à cette problématique et favoriser l’inclusion des femmes au sein de l’écosystème crypto, de nombreuses communautés d’entraide sont nées.
Il existe un nombre important et croissant de groupes crypto féminins. Parmi les plus actifs, on trouve Women in Blockchain, Women of Web3 et The Belle Block, qui servent non seulement à offrir un espace de discussion aux femmes partageant les mêmes idées, mais aussi à accueillir des podcasts ou encore à organiser des événements.
We are participating in @Gitcoin’s DEI grant round and all contributions made to WiB between now and Sept. 22 will be matched ?
Support us via our @GitcoinDAO grant ??https://t.co/U9G0zYofCY pic.twitter.com/TiHu18hSea
— Women in Blockchain ? (@BlockchainGirls) September 12, 2022
Ces groupes et réseaux sont devenus des outils essentiels pour les femmes intéressées par les crypto-monnaies. Une manière de se rencontrer et de mettre en avant leur potentiel.
Si le traitement médiatique des cryptos se développe, il est toujours difficile pour une femme de travailler dans cet écosystème. Le terme Bitcoin circule certes dans les médias mais pour favoriser l’intégration des femmes, il faut pouvoir expliquer et comprendre la technologie derrière les cryptos. Au-delà de l’existence de ces réseaux d’entraide qui permettent une meilleure compréhension de cette technologie, d’autres solutions existent.
Les universités ou encore les grands acteurs de l’industrie semblent se saisir de cette question. Binance via son programme Binance Academy permet de mieux comprendre le fonctionnement de la blockchain. Des universités comme Berkeley en Californie mettent en ligne des cours gratuits. Autant de ressources au service d’une meilleure compréhension et qui peuvent donner naissance à des vocations.
De nombreux contenus éducatifs sont aussi disponibles sur les réseaux sociaux comme Instagram ou encore YouTube.
Toutefois, cela demande de faire un tri au préalable entre les créateurs de contenus sérieux et les charlatans qui profitent d’un effet de mode crypto !
Célébrer les réussites féminines
Les projets eux même ont aussi leur rôle a joué. Récemment, la Fondation NEAR, en partenariat avec Forkast, un média spécialisé en crypto, a annoncé les 11 gagnantes du concours “Women in Web3 Changemakers”. Forkast présentera les gagnantes, choisies par un vote du public, dans une série spéciale. Une manière de célébrer les accomplissements et de fédérer autour des figures féminines de l’écosystème crypto.
De son côté Wirex, n’est pas en reste. Les nominations pour la “Rising Women in Crypto Power List” en partenariat avec le Cryptonomist sont ouvertes jusqu’au 25 octobre. Lancé pour la première fois en 2020, le concours a reçu plus de 600 nominations à ce jour. Treize finalistes seront sélectionnées par un jury le 8 novembre.
Tout au long de cette période, Wirex proposera également une série de contenus destiné aux femmes sur les opportunités dans le monde crypto. Wirex organisera un événement en direct intitulé “Women in Crypto” : Comment le Web 3 et le Metaverse vous affecteront-ils ?” qui se déroulera d’ici à la fin de l’année.
Si la présence des femmes dans le monde crypto reste encore minoritaire, les choses évoluent. Au travers d’une meilleure représentation, d’un accès plus facile à la connaissance ou encore de récompenses destinés aux actrices de l’écosystème, la question est adressée et des solutions mises en place. Il faudra surement encore beaucoup de travail et quelques années pour améliorer significativement les choses.
Toujours est-il qu’il est essentiel de souligner ces progrès et d’encourager les initiatives en faveur d’une meilleure représentation des femmes dans la crypto.
Pour en savoir plus sur l’adoption des crypto-monnaies à l’échelle mondiale, retrouvez notre article ici.
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Antoine Marin
Rédacteur
