L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui s’occupe de réguler le secteur des cryptomonnaies a exclu la plateforme Bykep. Le site ne figure plus sur la liste des Prestataires de Services sur Actifs Numériques (PSAN). Voyons ensemble pourquoi l’AMF a t-elle pris une telle décision ?
BYKEP SAS qu’est ce que c’est ?
L’entreprise BYKEP a été fondée en 2018 dans le but de démocratiser les cryptos pour tous. C’est alors qu’ils ont créé une plateforme d’échange d’actifs numériques. Depuis, c’est un réseau de plus de 30 000 points de ventes au détail à travers l’Europe qui a été fondé. De plus, BYKEP propose également un service web et une application mobile.
Mais avant de lancer son application mobile et son site internet, il faut savoir que la société s’appelait Keplerk. A l’époque, l’entreprise avait lancé un service d’achat de Bitcoin dans les bureaux de tabac. Le dispositif avait fait polémique et seulement 2 mois après, le service avait été interdit.
Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, avait alors déclaré que les crypto-monnaies servaient à financer le terrorisme. Ce raccourci lui avait valu de nombreuses critiques notamment le fait de ne pas connaître le domaine des cryptos.
Le dispositif lancé par Keplerk dans les bureaux de tabac afin d’acheter des Bitcoin
L’obtention du PSAN par BYKEP SAS
Le 18 février 2021, la société BYKEP SAS a eu le privilège d’être enregistrée en tant que PSAN par l’Autorité de Marchés Financiers (AMF). Cette décision fait suite grâce à l’avis conforme de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). Ainsi, BYKEP a eu le droit d’exercer des activités en lien avec la crypto tel que l’achat et la vente d’actifs numériques contre toute monnaie ayant un cours légal.
Cependant, l’obtention du PSAN ne permet pas “le règlement par monnaie électronique ou par cartes prépayées“. De plus, l’AMF rappelle que : “l’enregistrement en tant que PSAN n’emporte aucune vérification de l’autorité en matière de sécurité des systèmes d’information. La loi prévoit en effet la vérification de la sécurité des systèmes d’information pour les seuls PSAN disposant d’un agrément, ce qui n’est pas le cas de la société BYKEP SAS (PSAN uniquement enregistré).”
Une radiation du PSAN inédite
Dans la jeune histoire des cryptomonnaies, c’est une première historique. Jamais l’AMF n’avait pris une telle décision en bannissant une société de la liste des PSAN.
⚠️ L’AMF et l’@ACPR_actu annoncent la radiation du #PSAN BYKEP SAS, avec effet immédiat. Cette procédure fait suite à un contrôle révélant des faits remettant en cause les conditions de son enregistrement. Pour en savoir plus ➡️ https://t.co/E7yJ9fiUUA#Crypto pic.twitter.com/4USrfUvgJE
— AMF (@AMF_actu) September 28, 2022
L’AMF explique sur son site internet que cette décision fait suite à “des manquements justifiant d’une procédure de radiation“. L’ACPR a identifié lors d’investigations que BYKEP SAS a effectué des opérations de débits sur des portefeuilles de leur clientèle sans leur consentement.
En plus de ça la société aurait “montré des défaillances sérieuses du dispositif LCB-FT“. Cet acronyme renvoie à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ces manquements seraient liés à une “mauvaise gestion des dossiers de connaissance de la clientèle, d’examen renforcé des opérations présentant un risque particulier ou de mise en œuvre des mesures de gel des avoirs” selon l’AMF.
Au vu de toutes ces informations collectées par l’ACPR, l’AMF a donc décidé de retirer le PSAN à BYKEP SAS. De plus, la société aurait fourni des documents contradictoires qui ont accentué les soupçons à propos de la plateforme d’échange.
De plus, le 8 septembre dernier, une cyber-attaque a causé la perte d’une valeur de 300 000 € en actifs numériques. Cependant, la société avait prévenu l’AMF de ce vol qui lui a demandé d’en informer ses clients au plus vite. Toutefois, le dossier n’est pas clos et l’AMF n’exclut pas des suites judiciaires.
Aujourd’hui, le site internet est complètement inaccessible en France ce qui traduit une décision immédiate et radicale. Néanmoins, le site est accessible aux autres pays. L’application mobile quant à elle semble toujours téléchargeable à l’heure où cet article est rédigé.
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