Depuis quelques semaines, les institutions financières traditionnelles affluent vers les crypto-monnaies qui, semble-t-il, sont devenues des objets de grande convoitise. En effet, après avoir passé des années à dénigrer et à considérer cette industrie comme une vaste blague, les principaux organes de gestion d’actifs financiers s’intéressent enfin aux crypto-monnaies.
Quelque chose s’est visiblement produit pour susciter un tel changement de comportement auprès de ces acteurs de l’économie mondiale.
L’élément déclencheur : La demande de Blackrock
Il y a environ deux semaines, la plus grande société de gestion d’actifs financiers, BlackRock, a fait la une de tous les magazines pour son action aussi surprenante qu’improbable. En effet, elle a déposé une demande d’autorisation pour la mise en place d’un fonds d’échange (ETF) sur le Bitcoin au comptant.
Comme un effet boule de neige, cette demande a immédiatement provoqué une réaction de la part d’entreprises rivales. La semaine qui a suivi, Invesco, un autre gestionnaire d’actifs d’une taille considérable, a également formulé une demande d’autorisation d’offrir un ETF Bitcoin au comptant.
Dans la même période, le promoteur d’ETF WisdomTree, dont la taille est moins importante, a aussi déposé une nouvelle demande pour un ETF Bitcoin au comptant.
Cependant, le BTC n’est pas le seul cryptoactif qui suscite l’intérêt aujourd’hui. En effet, une bourse de crypto-monnaies fondée et soutenue par les compagnies Fidelity, Schwab et Citadel Securities a été lancée aux États-Unis. En Europe, la Deutsche Bank a demandé une licence pour la mise à disposition d’actifs numériques en Allemagne.
Cette succession d’événements montre clairement que les institutions financières sont donc de retour dans le secteur crypto. Toutefois, cela pose aussi la question du pourquoi.
Pourquoi BlackRock, entreprise de renommée mondiale ayant à sa charge des actifs évalués à un montant total de plus de 10 000 milliards de dollars, et Invesco, gestionnaire d’actifs de plus de 1 500 milliards de dollars, ont-ils décidé qu’il était temps de créer un ETF Bitcoin ?
Les institutions financières en quête d’argent ?
La réponse à cette question est complexe pour certains et simple à comprendre pour d’autres. Il existe plusieurs théories telles que BlackRock serait dans une lutte pour soutenir Coinbase.
D’autres analystes pensent que ces grandes entreprises agissent sur les ordres d’agences à trois lettres (la SEC) afin de pousser le Bitcoin à l’écart des gens ordinaires, ou encore que Wall Street ne peut pas laisser la foule des crypto-monnaies prendre trop d’avance sur elle.
Au-delà de ces théories qui sont pour le moins un peu farfelues, il en existe une qui pourrait bien se rapprocher des véritables motivations de ces sociétés : elles aiment par-dessus tout gagner de l’argent et proposer un ETF Bitcoin au comptant est un excellent de se développer dans un nouveau milieu tout en gagnant davantage.
En effet, lorsque l’on prend le cas de BlackRock par exemple. La croissance exponentielle de l’industrie des crypto-monnaies au cours des dernières années a éveillé l’intérêt de nombreuses personnes à travers le monde. Parmi ces personnes, il n’est pas compliqué de deviner que l’on peut retrouver des clients très fortunés qui pourraient faire partie de la liste de clients de BlackRock.
Ainsi, ces clients auraient tout intérêt à demander de la part de Blackrock une exposition de leurs fonds aux crypto-monnaies. La demande serait suffisamment grande pour pousser Blackrock à l’exécuter en échange, bien sûr, d’une commission juteuse.
Faire face à la SEC
Si la société de gestion d’actifs préfère proposer cette exposition sous la forme d’un ETF Bitcoin, c’est probablement parce qu’il s’agirait du moyen le plus simple de satisfaire aux exigences sévères de la SEC dans ce domaine. En effet, jusqu’à présent, une douzaine de demandes d’autorisation d’ETF Bitcoin au comptant ont été rejetées par la SEC.
Toutefois, ce chemin reste celui de la moindre résistance pour une exposition aux crypto-monnaies puisque la SEC s’est engagée dans une guerre sans merci contre les autres méthodes. Les actions entreprises depuis cette décision par la SEC montrent clairement que le régulateur n’a pas vraiment de problème avec le Bitcoin. Son problème réside plutôt sur d’autres titres supposés qui essayent de se faire passer pour des crypto-monnaies.
$10 trillion BlackRock CEO Larry Fink in 2017: Bitcoin is an index of money laundering
Fink today: #Bitcoin is digitizing gold 🚀 pic.twitter.com/wtuJMkbg77
— Bitcoin Magazine (@BitcoinMagazine) July 6, 2023
De même, la demande de BlackRock ne veut pas pour autant dire que la société de gestion a une attirance particulière pour le Bitcoin ou pour les crypto-monnaies en général. Au contraire, le PDG de BlackRock, Larry Fink, a un jour qualifié le protocole Bitcoin d’indice de blanchiment d’argent.
En dépit des divergences d’opinion sur les motivations de la compagnie, les analystes semblent d’accord sur le fait que BlackRock n’aurait pas demandé la création de cet ETF Bitcoin si elle ne pensait pas qu’elle pourrait la faire approuver. Il s’agit après tout de l’entreprise la plus puissante de Wall Street.
Source : Coindesk
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