Le premier trimestre 2022 a vu près d’1,26 milliard de dollars être volés au sein de la finance décentralisée. Il s’agit d’un triste record pour la DeFi et cela ne semble pas près de s’arrêter…
Le nombre d’utilisateurs de la DeFi explose
La finance décentralisée a explosée au cours de ces dernières années. Elle a vu son nombre d’utilisateurs explosait notamment grâce à l’arrivée de nouvelles blockchains et protocoles rémunérateurs accessibles au plus grand nombre.
Le nombre d’utilisateurs de la finance décentralisée n’était que 1 million à la fin de l’année 2020. Ce chiffre est désormais de plus de 4 millions pour le premier trimestre 2022.
Cet afflux massif d’utilisateurs pour la DeFi s’accompagne aussi d’une augmentation du nombre de hacks et de dollars dérobés au sein de ces différents protocoles. Après avoir atteint plus de 2,3 milliards sur l’ensemble de l’année 2021, les sommes volées se chiffrent à près de 1,26 milliard rien que pour le premier trimestre 2022.
La moitié de ce butin de guerre étant représenté par le hack de Ronin, la blockchain hébergeant le jeu crypto à succès Axie Infinity.
Une érosion de la confiance vis-à-vis de la DeFI ?
Ces sommes volées de plus en plus importants associés aux récents évènements en lien avec l’UST et Luna jetteraient-ils un peu plus d’ombre sur la DeFi ?
C’est l’avis de certains spécialistes qui voient dans ces nombreux hacks, un argument en faveur des CBDC, les fameuses monnaies digitales de banques centrales. De nombreux états réfléchissent déjà à la création de leur monnaie digitale, réglementée et encadrée par la banque centrale. C’est notamment le cas des États-Unis mais aussi de l’Union Européenne, inquiète de l’essor des crypto-actifs et notamment des stablecoins.
Aussi, certains analystes s’interrogent et voient dans ce type de monnaies numériques, centralisées, une solution de confiance pour les utilisateurs, bien que loin des idéaux de la blockchain décentralisée. Au début du mois d’avril, la BIS (Bank for International Settlements) tenait une conférence sur le sujet « Est-ce qu’une finance décentralisée sûre nécessite les CBDC ? ». Une preuve en est que la DeFI intéresse aussi les acteurs étatiques. Quand bien même, la notion décentralisée semble peu s’accorder avec le concept même de monnaie d’état, par définition centralisée…
Nul doute que les opposants aux crypto-monnaies profiteront de ces données sur les hacks de la DeFI pour plaider en faveur des CBDC ou d’une plus grande réglementation. Si les chiffres des vols peuvent paraitre énorme au premier abord, ils ne représentent pour l’heure qu’une faible part des actifs qui transitent par la finance décentralisée.
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