Faute de régulation, les crypto-monnaies continuent d’évoluer dans une zone grise dans de nombreux pays du monde. C’est particulièrement vrai pour les ICOs. Cependant, un grand nombre d’États se préparent à légiférer. Et à durcir le ton ?
La régulation des États va-t-elle freiner le développement mondial des cryptomonnaies comme le craint le cofondateur d’Apple, Steve Wozniak ? Engagé directement dans la cryptomonnaie au travers de la société de capital-risque EQUI Global, la figure de la Silicon Valley a exprimé ses inquiétudes lors du Nordic Business Forum à Helsinki
“Nous allons assister à une petite révolution dans ce sens, vers une réglementation, une réglementation très stricte” a-t-il notamment prophétisé. Il est encore trop tôt pour dire si cet augure se confirmera.
Des projets de régulation partout dans le monde
Toujours est-il que de nombreux Etats s’apprêtent à légiférer sur la question des cryptomonnaies, comme l’illustre une infographie réalisée par Comply Advantage. Selon la cartographie de la société spécialisée dans la conformité, les monnaies numériques demeurent très souvent dans une zone grise.
Si l’activité des plateformes d’échange de cryptomonnaies est encadrée aujourd’hui sur les principaux marchés mondiaux que sont l’Europe, l’Asie et l’Amérique, les ICOs évoluent en revanche majoritairement dans cette zone grise.
Steve Wozniak a cependant raison d’anticiper la volonté de régulation des Etats. Nombre d’entre eux travaillent actuellement sur un cadre réglementaire, comme le traduit Comply Advantage. C’est entre autres le cas de l’Europe en ce qui concerne les futures ou contrats à terme.
En février 2018, le président de la BCE, Mario Draghi, annonçait l’élaboration d’un mécanisme de surveillance unique. Celui-ci doit aboutir à une solution permettant d’identifier les risques financiers posés par les cryptomonnaies.
La nomination de Christine Lagarde à la présidence de la Banque centrale européenne ne se traduira pas nécessairement par un durcissement du discours réglementaire. En septembre, l’ancienne patronne du FMI a au contraire exhorté les responsables politiques à « saisir les opportunités offertes par le changement. »
Pour les entreprises du secteur de la blockchain et des crypto-devises, la cartographie de la régulation mondiale met toutefois en évidence des différences majeures entre les pays. Une homogénéisation des régulations semble peu probable.
Cela pourrait en soi constituer un frein économique pour cette nouvelle industrie. Les principales places financières mondiales devraient cependant offrir un cadre favorable aux cryptomonnaies. C’est notamment le cas de Malte, de la Suisse et de Singapour.
Libra possible facteur de durcissement réglementaire
Et la France ? L’annonce de Libra pourrait influer sur les décisions en matière de régulation, et pas seulement dans l’Hexagone. En juin, le gouverneur de la banque de France a créé un groupe de travail au sein du G7. Sa direction a été confiée à Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE.
Crédit miniature : Miloslav Hamrik – Pixabay
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