Les accusations contre Ripple et ses dirigeants s’alourdissent. Le gendarme de la bourse reproche à Bradley Garlinghouse et Christian Larsen d’avoir trompé les investisseurs pour maximiser le profit de leurs ventes d’XRP.
Se tient aujourd’hui 22 février, une première audience devant la justice entre Ripple et la SEC. La première phase du procès s’échelonnera jusqu’en août. Un accord entre les deux parties n’est pas impossible d’ici-là néanmoins.
Les discussions s’annoncent complexes toutefois. Si l’état-major du régulateur n’est plus le même depuis la plainte, les accusations à l’encontre de l’émetteur du XRP demeurent inchangées. Peut-être même s’alourdissent-elles.
Des ventes calculées des dirigeants en 2015 et 2016
Le 18 février, l’autorité a complété sa plainte en justice. L’accusation persiste. Ripple Labs, Christian Larsen et Brad Garlinghouse ont enfreint les lois sur les valeurs mobilières à partir de 2013 au travers de la vente de XRP.
Or, dès 2012, la firme recevait une première mise en garde quant au statut du jeton. Les dirigeants décidaient cependant de l’ignorer. Et cela permettait à Ripple de lever « au moins 1,38 milliard de dollars » par la suite.
Toutefois, les accusations sont lourdes pour les fondateurs. Grâce à la vente non-enregistrée de leurs jetons, Larsen et Garlinghouse empochait 600 millions de dollars. Or, estime la SEC, ils ont pour cela « induit en erreur » les investisseurs.
L’autorité rappelle que le PDG a, à plusieurs reprises, assuré qu’il conserverait ses tokens sur le long terme. Les faits relatent cependant un tout autre récit. Le régulateur dénonce une véritable asymétrie en termes d’information.
L’asymétrie d’information, un risque pour les investisseurs
« Ripple a créé un vide d’information tel que Ripple et les deux initiés qui en avaient le plus le contrôle – Carsen et Garlinghouse – pouvaient vendre du XRP sur un marché qui ne possédait que les informations que les défendeurs avaient choisi de partager sur Ripple et le XRP », écrit-il.
Pour étayer ces accusations, l’autorité mentionne un épisode remontant à 2015. A cette période, un des acteurs du marché, également payé en XRP, gelait temporairement la vente des avoirs de deux fondateurs.
La justification ? Le prix des tokens était en baisse. Selon la plainte, Larsen ordonnait au maker de « maintenir les ventes en pause pour l’instant ». Et ce, « jusqu’à ce que le marché se remette de cette erreur. »
Et un tel épisode se serait reproduit en 2016. Or, pour La SEC, cette « asymétrie d’information » persiste au profit des cofondateurs de Ripple. Ainsi, elle leur permet de continuer à vendre du XRP, constituant « risque substantiel pour les investisseurs. »