Mercredi dernier, le célèbre New York Time s’entretenait avec Sam Bankman-Fried, sur l’effondrement et la faillite de la plateforme FTX.
Dans une interview exclusive, l’ancien milliardaire s’est défendu des accusations de fraude en affirmant que les problèmes résultaient d’une erreur de comptabilité.
SBF et les effets de levier d’Alameda Research
Sorkin, le journaliste interviewant SBF a d’abord demandé si FTX était véritablement en banqueroute à cause d’une mauvaise comptabilité (comme l’avait affirmé l’ex-PDG sur Twitter).
“I didn’t ever try to commit fraud on anyone,” he said. “I was shocked by what happened this month.”
SBF affirme qu’il n’a jamais fraudé ni essayé d’arnaquer qui que ce soit et qu’il ait été choqué par ce qui s’est passé pendant l’affaire.
Le journaliste a ensuite lu à l’ex-PDG une réclamation d’un ancien client déclarant qu’il avait perdu plus de 2 millions de dollars conservés sur son FTX. Le client soupçonnait la plateforme crypto monnaie d’avoir prêté ses fonds à Alameda Research, un fonds d’investissement étroitement lié avec FTX et Sam Bankman-Fried.
SBF s’est défendu en expliquant qu’Alameda Research avait une exposition au levier plus importante et plus risquée qu’il ne le pensait. Le fonds d’investissement utilisait la crypto FTT comme garantie et collatérale.
Quand le token s’est effondré de 95% en début de mois, tous les stops des positions en levier ont été déclenchés et une cascade de liquidation a été largement observée sur FTX et les autres plateformes. Le nouveau PDG de FTX a affirmé après la chute, qu’Alameda avait été exemptée du système de liquidation automatique sur FTX (celui-ci s’appliquant aux autres acteurs du marché).
Lorsque les journalistes ont demandé où FTX avait obtenu l’argent prêté à Alameda, SBF a affirmé “ne pas savoir d’où venaient les fonds”. Il a préféré pointer du doigt les mauvais contrôles des activités et des transactions d’Alameda.
Sam Bankman-Fried a-t-il vraiment volé les fonds ?
Alors que SBF continuait de proclamer son innocence, le journaliste n’a pas reculé devant les arguments et a fait directement référence à ce rapport du Wall Street Journal. Ce document prouve que le PDG d’Alameda, Caroline Elison, a utilisé l’argent des clients de FTX comme collatéral des positions tenu par le fonds d’investissement. Bankman-Fried et le chef de l’ingénierie de FTX, Gary Wang, auraient été au courant.
Cette affirmation correspondrait à un article du journal anglais Reuter’s paru le 15 novembre dernier. Le rapport indiquait que Wang ait établi un “backdoor” dans FTX. Cette “porte dérobée” aurait permis à SBF de modifier et falsifier les données financières de l’entreprise.
Se voilant la face, SBF n’a pas fourni de réponse directe à cette accusation, citant une fois de plus une divergence entre les finances de FTX et les positions risquées d’Alameda. Il a également indiqué que FTX et Alameda avaient réduit leurs connexions depuis 2019. Selon lui, les actions de ce dernier auraient représenté uniquement 2 % du volume sur FTX en 2022.
En dépit des difficultés de l’entreprise, SBF a réaffirmé que la FTX US n’était pas insolvable en répétant les commentaires qu’il avait faits lors d’une autre interview. L’ex-PDG regrettait d’avoir déposé le bilan de la branche américaine.
“To my knowledge, that’s fully solvent,” he said. “I believe that withdrawals could be opened up today and that everyone could be made whole from that,” he said.
Pour lui, l’entreprise est entièrement solvable et les retraits pourraient être réouverts dès aujourd’hui. Tout le monde pourrait s’en sortir et accéder à ses fonds sans risquer de faire couler la société. Un peu surréaliste, non ?
L’interview a été interrompu brusquement lorsque Bankman-Fried a été interrogé sur l’absence de directeur financier au sein de sa société.
Pour en savoir plus, retrouvez un autre article sur SBF et la suite de l’affaire FTX à cette adresse :
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Charles Ledoux
