L’heure est aux cryptos vertes. Les sempiternels débats sur l’impact écologique de Bitcoin et de sa preuve de travail ont au moins eu ce mérite. Celui de mettre en lumière des projets blockchain avec une forte orientation écologique. Le spectre est large, entre blockchains qui réaffirment le sérieux de leurs promesses écologiques (Solana), celles qui financent des projets de reforestation (Cardano), celles qui récompensent les efforts du quotidien (SolarCoin) et celles qui veulent tokéniser les crédits carbone (IMPT.io).
Allons, justement, à la rencontre de deux projets fort passionnants – SolarCoin et IMPT.io – et découvrons lequel possède le meilleur potentiel pour 2023.
IMPT.io : tokéniser les crédits carbone
Le passionnant projet IMPT.io vise à importer sur la blockchain le marché des crédits carbone. Rappelons pour commencer qu’un crédit carbone correspond à une tonne de CO2 séquestrée ou évitée, et que les marchés des crédits carbone ont été créés pour mettre en relation :
👉🏻 Des milliers d’entreprises industrielles qui produisent d’importantes quantités de gaz à effet de serre, et qui cherchent à « compenser » leur empreinte écologique négative,
👉🏻 Des initiatives privées non gouvernementales qui œuvrent dans la reforestation, la lutte contre le changement climatique, la création de réserves de biodiversité, etc.
Des marchés réglementés qui jusqu’ici se révèlent complexes, opaques et des plus contraignants sur le plan administratif.
Avec IMPT.io, les entreprises pourront acheter des jetons IMPT, et les convertir en crédits carbone sous la forme de NFT. Les crédits sous-jacents sont bien réels, traçables, non fongibles et négociables sur demande.
Hébergé sur Ethereum, le projet met en vente 1,8 milliards d’IMPT (sur une offre totale de 3 milliards) avec un phase 1 à 0,018 $ le jeton.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, un peu plus de 4 millions de dollars ont déjà été levés :
SolarCoin (SLR) : récompenser les détenteurs de panneaux solaires
Le projet SolarCoin vise à récompenser les détenteurs de panneaux photovoltaïques. Ainsi la Fondation SolarCoin vous envoie des jetons SLR pour chaque MWh produit par votre installation.
SolarCoin est arrivé sur le marché français en 2018, même si l’on ignore le nombre de ménages déjà membres du programme SolarCoin.
Il faudra bien sûr s’inscrire en ligne auprès de la Fondation, et transmettre un dossier avec vos factures d’achat. Les SLR sont transmis tous les 6 mois, la Fondation s’occupant de monitorer votre installation connectée via le cloud aux serveurs du projet.
La tokénisation des crédits carbone : la prochaine niche brûlante du marché ?
Et si, après les mème coins et le move-to-earn, les crédits carbone tokénisés étaient la prochaine poche d’ultra-croissance du marché ? IMPT.io n’est pas le premier gros projet sur le coup. A vrai dire, il y a du mouvement depuis janvier pour transposer à la blockchain ce marché extrêmement opaque.
Flowcarbon : 70 millions de dollars levés en mai
👉🏻 Le plus gros projet est à mettre à l’actif de Flowcarbon, qui a bouclé le 24 mai dernier un tour de table de 70 millions de dollars. Et pas des moindres, puisque la levée inclut des grands noms du capital-investissement : le célèbre fonds Andreessen Horowitz (a16z), Samsung Next, Invesco, General Catalyst, entre autres.
Flowcarbon proposera les jetons GNT (“Goddess Nature Token”, littéralement jeton de la mère nature”) et GCO2, émis sur la blockchain Ethereum. Si le document du projet est disponible, aucune date pour l’ICO.
Access to our carbon credit tokens through the Senken Marketplace will provide an integrated on-chain carbon market offset experience for users.
Read the full announcement below?https://t.co/zQIg5oXdho
— Flowcarbon (@weareflowcarbon) October 6, 2022
Thallo : une (future) plateforme d’échange de crédits hébergée sur Ripple (XRP)
👉🏻 Un autre projet d’envergure est mené par la startup Thallo, qui vient d’annoncer le 3 octobre dernier un partenariat avec Ripple Labs. Elle compte proposer une plateforme pour échanger des crédits carbone, qui sera hébergée sur la blockchain Ripple. Le XRP servira de jeton d’échange, outre un jeton de gouvernance qui reste à définir.
Si Ripple servira de support à la plateforme, 22 autres partenaires d’envergure font aussi partie de l’aventure de la future plateforme de crédits carbone : l’oracle Chainlink, la plateforme Senken, Cleanblocks, entre autres.
1/ We are thrilled to announce the world's first two-way carbon bridge with our partners BioCarbon Registry, @0xPolygon, @chainlink + @BIOFIX2! ? pic.twitter.com/YjSoiBAjg6
— Thallo (@thallo_io) October 12, 2022
KlimaDAO (KLIMA) : le plus ancien projet de crédits carbone tokénisés
👉🏻 Mais le projet le plus avancé est certainement le projet KlimaDAO (KLIMA), qui a bénéficié récemment du soutien du Forum Économique Mondial de Davos. Le projet annonçait fin 2021 avoir accumulé plus de 9 millions de tonnes de crédits carbone – des BCT, pour base carbon tonnes – dont la valeur est proche de 100 millions de dollars.
KlimaDAO bloque ces crédits carbone dans ses actifs, puis émet des jetons BCT sur la blockchain Polygon par le biais d’un protocole baptisé Toucan. Le jeton KLIMA est un jeton de gouvernance. Pour l’heure, les deux jetons tirent l’essentiel de leurs volumes d’Uniswap.
In what has been until now an opaque market, Klima Data provides immediate, unprecedented insight into the state of on-chain carbon, aggregated and interactive on https://t.co/MBTPafDXzg.
Read more:
?️ https://t.co/ExkMhLrM5p
Watch the walkthrough:
? https://t.co/ekYM1V8zmP— KlimaDAO (@KlimaDAO) October 12, 2022
Si SolarCoin (SLR) semble patiner dans un marché baissier qui affecte tous les altcoins, IMPT.io (IMPT) est quant à bien engagé dans sa prévente. Son modèle économique n’y est certainement pas étranger.
Comme nous l’expliquons dans notre analyse, des jetons comme l’IMPT exerceront une pression haussière sur le prix des crédits carbone. Ce qui aura pour effet de rendre les activités de compensation carbone plus rentables, et le jeton IMPT plus cher quand il sera revendu aux entreprises pollueuses qui souhaitent acheter des crédits carbone.
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
