Le Bitcoin est souvent raillé pour sa consommation énergétique. Pourtant, les projets pour limiter son impact écologique se développent considérablement. Zoom aujourd’hui sur la collaboration entre Tesla, Block et Blockstream. Une initiative qui prévoit d’utiliser l’énergie solaire pour le minage du BTC. Cela peut-il relancer l’intérêt de Tesla pour l’actif numérique numéro 1 ? Éléments de réponse !
Extraire du Bitcoin à l’aide de l’énergie solaire
C’est le plan voulu par l’entreprise Tesla. La firme américaine, parmi les 10 plus importantes au monde, vient d’ailleurs de s’associer avec Block et Blockstream pour l’extraction de Bitcoins verts. Si ce projet est présenté aujourd’hui, il est en réalité le fruit d’une première collaboration entre Block et Blockstream qui date de juin 2021.
Pour la création de cette ferme de minage plus verte, les parties prenantes souhaitent s’implanter au Texas et utiliser l’énergie solaire. La technologie solaire sera d’ailleurs une création maison de la firme Tesla.
Pour détailler leurs ambitions, les entreprises ont publié un communiqué de presse. Celui-ci précise que le projet devrait être finalisé d’ici la fin de l’année 2022. Pour justifier cette collaboration, Adam Back, cofondateur de Blockstream, évoque la volonté de prouver que le minage du Bitcoin puisse se faire à grande échelle en utilisant des énergies renouvelables. Un élément qui semble de plus en plus réel.
En effet, selon les données de la plateforme CryptoSlate, l’extraction via des énergies renouvelables a connu un bond en l’espace de quelques années. Elle est ainsi passé d’à peine 1 % à plus de 58 % aujourd’hui. Et la tendance devrait continuer à perdurer.
Comment fonctionnera cette installation ?
Le communiqué de presse au sujet de ce projet présente une alimentation de la ferme par des panneaux solaires de 3,8 mégawatts. Le tout accompagné d’un megapack de 12 mégawatts-heure. Ces équipements seront fournis par le géant Tesla. En termes de performance, l’exploitation devrait pouvoir offrir un taux de hachage de 30 pétahashes par seconde.
L’installation se verra également dotée d’un tableau de bord. Celui-ci devrait permettre au grand public de suivre les performances du projet et leurs évolutions en temps réel. Parmi les principales métriques de performance, on retrouve la production d’énergie ainsi que le nombre total de BTC minés via l’installation. Par ce biais, Tesla entend proposer un projet interactif. Avec pourquoi pas l’idée de voir d’autres projets lui emboiter le pas.
Dans tous les cas, cette installation plus respectueuse de l’environnement relance les questions autour de l’intérêt de la firme californienne pour Bitcoin. Ces derniers mois, Tesla a changé plusieurs fois son fusil d’épaule au sujet du Bitcoin. Le tout, sous fonds de problématiques écologiques.
D’abord accepté comme moyen de paiement puis rejeté par Elon Musk, le Bitcoin pourrait retrouver une certaine forme de popularité auprès de Tesla. Au point d’en refaire un moyen de paiement accepté sur la boutique ? Pourquoi pas. Il s’agit en tous les cas d’une piste que valident un certain nombre d’observateurs du monde crypto.
Minage du Bitcoin : un sujet brûlant
L’émergence d’une réelle conscience écologique est un enjeu majeur de ce 21e siècle. Et sur ce point, Bitcoin n’échappe évidemment pas à la règle. Régulièrement pointé du doigt pour sa forte consommation énergétique, le Bitcoin divise.
Pour mieux comprendre pourquoi Bitcoin est un gros consommateur d’énergie, il est important de comprendre le fonctionnement de son protocole. Celui-ci est fondé sur la preuve de travail (Proof of Work). Le protocole de minage du Bitcoin est articulé de telle sorte à ce qu’il soit de plus en plus complexe de miner.
Nécessitant toujours plus de puissance de calcul pour résoudre des calculs mathématiques de plus en plus longs. C’est cette gradation de la complexité qui nécessite des consommations énergétiques toujours plus importantes. Et c’est ce mécanisme de consommation exponentielle qui semble le plus effrayant.
Récemment, le texte MiCA (Markets in Crypto Assets) a mis en avant ces divergences. Dans sa première version, le texte de loi qui cherche à réguler l’univers crypto, cherchait à termes à proscrire les mécanismes Proof of Work. Un texte qui aurait pu mettre un sévère coup d’arrêt à la mère des cryptomonnaies. Un texte qui n’a finalement pas été adopté par les députés européens.
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Charles Ledoux
