Le GAFI estime que la mise en œuvre de la Crypto Travel Rule souffre encore de quelques lacunes. L’organisme, qui dépend directement des Nations unies a appelé l’ensemble des États membres à mettre en place cette règlementation “sans délai”. Avec pour objectif de combler les trous dans la règlementation.
Plus de règlementation pour lutter contre le blanchiment d’argent !
Le Groupe d’action financière (GAFI) a, une nouvelle fois, appelé les États membres à mettre en place la “Travel Rule”. Une règle qui avait été instaurée dans le but de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Vendredi dernier, le groupe des Nations unies avait alors expliqué que de nombreux États membres ne mettaient pas en place cette règle. Rappelons au passage que l’objectif du groupe GAFI est spécifiquement de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme via des actifs comme les crypto-monnaies. Ce nouvel appel intervient peu de temps après une série de réunions au sein du siège du groupe à Paris.
The FATF plenary has concluded. Delegates of governments from around the world discussed a range of money laundering and terrorist financing issues.
See the outcomes of the plenary here➡️ https://t.co/s0nmYw1ca6#FATFWeek #moneylaundering #terrorismfinancing #followthemoney pic.twitter.com/DTerSET5QT
— FATF (@FATFNews) June 23, 2023
Si l’on en croit les données de la GAFI, il y a encore beaucoup de travail sur ce dossier. En effet, plus de la moitié des pays sondés ont déclaré n’avoir pris aucune mesure pour mettre en place cette fameuse Travel Rule.
Plus de la moitié des personnes interrogées n’ont pris aucune mesure pour mettre en œuvre la règle sur les voyages, une exigence clé du GAFI pour empêcher le transfert de fonds vers des personnes ou des entités sanctionnées. Le GAFI a exhorté les pays à mettre en œuvre “sans délai” des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sur les activités liées aux cryptomonnaies afin d’empêcher les “criminels” d’exploiter des “failles importantes” non protégées par la réglementation.
Une étude menée l’an dernier en mars dernier par l’organisme mettait en avant le faible nombre de juridictions mettant en place des mesures concrètes. En effet, seules 29 des 98 juridictions respectaient le cahier des charges du GAFI en matière de règlementation.
Qu’est-ce que la Travel Rule ?
La Travel Rule a été mise en place pour lutter contre l’anonymat des transactions illégales en actifs numériques. Introduite en juin 2019 elle a fait l’objet de plusieurs modifications dont la dernière ce mois-ci. Lors des dernières réunions, la nouvelle version a été approuvée par les membres du GAFI.
De manière concrète, la Travel Rule est un dispositif proposé par le GAFI et visant à obliger les CASP (Crypto Asset Service Provider), c’est-à-dire l’équivalent des PSAN, à transmettre des informations aux autorités pour certains transferts. Une règle jugée nécessaire par certains suiveurs du marché quand d’autres la considère comme violant certaines libertés fondamentales.
Demain, le GAFI devrait publier un rapport incitant les pays membres à mettre en œuvre des mesures concrètes pour combler les lacunes. Le rapport devrait mentionner les activités illicites de la Corée du Nord dont les fonds volés servent à alimenter le programme d’armement de Kim Jong-un. Mais, il devrait aussi aborder d’autres facteurs de risques liés aux stablecoins ou encore à la DeFi.
Source : Cointelegraph
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