
Un rapport publié mardi dernier par le très influent fond a16z met en alerte les autorités américaines sur les risques d’une perte de leadership de la bannière étoilée sur le segment des actifs numériques. Au rang des premiers accusés, on retrouve évidemment la règlementation, omniprésente depuis des mois dans le débat public autour de la crypto.
La règlementation comme principale menace
En début de semaine, le fond américain de capital risque a16z, aussi connu sous le nom d’Andreessen Horowitz a publié un rapport alarmant sur l’écosystème crypto américain. En effet, le rapport State of Crypto met en avant le risque que fait peser la règlementation sur l’innovation américaine en matière de crypto monnaies. Une mise en garde qui sonne comme un rappel de l’actualité au pays de l’Oncle Sam. Car depuis le début de l’année, la SEC semble être déterminée à régner sur le marché crypto par la terreur.
Au sein de ce rapport publié mardi, a16z note une forme de corrélation entre la multiplication des mesures judiciaires et le déclin du leadership américain. Et pour le justifier, le fond avance des chiffres. Alors que le pays abritait près de 40 % des développeurs crypto en 2018, ce ratio est tombé sous les 30 % au cours de l’année 2022. Difficile d’incriminer les dernières mesures du gendarme américain pour justifier cette baisse, mais selon toute vraisemblance, la multiplication des actions pourrait encore renforcer l’exode des développeurs.
Pour tenter de remédier à la situation, a16z ose même formuler plusieurs recommandations dans son rapport :
L’interdiction de nouveaux modèles d’entreprise ou de nouvelles technologies sape les valeurs américaines et pousse l’innovation et l’emploi ailleurs. Les entreprises légales et leurs clients méritent d’avoir accès à des services financiers et à des protections légales, qu’il s’agisse de relations bancaires ou de confidentialité des données.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
L’intérêt pour les cryptos diminue
Le rapport note également que la part de trafic vers des sites labélisés crypto est en baisse pour la troisième année consécutive. Si en 2019 les plateformes crypto comme CoinGecko ou CoinMarketcap étaient consultés à environ 23 % par des américains, ils ne représentent aujourd’hui plus que 15 % du trafic mondial. Comme l’illustre le graphique tiré de l’étude :
Si certains avancent l’idée du bear market, celui-ci touche autant les américains que les investisseurs cryptos européens ou asiatiques. Mais encore une fois, aux États-Unis, ce bear market est aujourd’hui accentué par la pression règlementaire.
En février dernier, le serrage de vis de la SEC a eu pour conséquence des retraits massifs de la part des utilisateurs. Si la SEC fait figure d’ennemi public numéro 1 pour les acteurs cryptos, la CFTC fait lui aussi figure d’épouvantail. L’organisme a d’ailleurs lancé une action en justice contre le géant Binance, accusant CZ et l’exchange d’avoir ignoré les règles pendant trop longtemps.
a16z appelle à plus de clarté
Le rapport estime que dissiper l’incertitude règlementaire doit désormais faire office de priorité absolue. Pour cela, les recommandations sont claires : édicter de nouvelles règles et orientations claires et limpides permettant à l’ensemble du secteur de s’adapter. A noter qu’une commission planche déjà sur la question depuis plusieurs mois.
Le rapport pointe donc également du doigt les procès actuellement en cours et qui peinent à trouver un dénouement. Si les affaires FTX, Voyager et Celsius sont mises en avant, a16z fait particulièrement mention du procès entre la SEC et l’entreprise Ripple. Des dénouements dans ces affaires pourraient permettre de décanter le paysage crypto-judiciaire et parfois faire office de jurisprudence.
Source : Rapport a16z
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