Le Venezuela est depuis quelques années frappé par une crise financière sans précédent. Depuis, le pays est devenu le triste symbole des effets de l’hyper inflation sur une économie nationale. Face à cette crise, le salut de nombreux vénézuéliens passe par le Bitcoin. Le Venezuela est d’ailleurs le troisième pays crypto-friendly au monde. Récemment, le gouvernement a pris une décision qui devrait encore plus libérer l’utilisation du Bitcoin dans le pays.
L’autorisation des versements en Bitcoin et Litecoin sur les plateformes nationales
Le 28 octobre 2020, les autorités vénézuéliennes ont annoncé qu’il était désormais possible d’intégrer les versements en Bitcoin et Litecoin sur la plateforme nationale Patria. Cette annonce, faite sur le blog de la plateforme Patria, a fait l’effet d’une bombe ! Bien sûr, de nombreux vénézuéliens utilisent déjà couramment le Bitcoin et autre cryptos. Il s’agit pour eux d’un moyen de contourner la dévaluation extrême dont est l’objet leur monnaie locale. Pour acheter des biens de consommation, recevoir de l’argent par leur famille à l’étranger ou stocker leur argent sans risque de le voir se déprécier, les usages du Bitcoin au Venezuela sont multiples.
Face à la situation économique dramatique et aux sanctions américaines, le gouvernement avait bien compris l’intérêt de se tourner vers la crypto… mais pas n’importe laquelle ! En effet, le gouvernement a créé sa propre crypto, le Pedro. Pour le moment, force est de constater que le Pedro est un échec cuisant et reste très peu utilisé par les vénézuéliens.
L’intégration du Bitcoin et du Litecoin à la palteforme Patria va s’effectuer en différentes phases. En plus de l‘intégration, le gouvernement va mettre en place les paires d’échange Pedro – Bitcoin et Pedro – Litecoin ainsi qu’un système de frais et de commissions.
Le gouvernement du Venezuela s’ouvre de plus au plus au Bitcoin
Cette annonce fait suite à celle faite un mois plus tôt quant à la légalisation des activités de minage – jusque-là interdites – de Bitcoin et autre cryptomonnaies. La raison officielle évoquée était la « consommation d’énergie importante » requise pour ces activités. Depuis, les inquiétudes du gouvernement semblent avoir changé. Ainsi, depuis fin septembre, il est possible d’acheter une licence pour miner du Bitcoin (par exemple) sur le territoire vénézuélien.
Les choses semblent donc aller dans une direction favorable aux cryptos au Venezuela. Pour autant, l’inquiétude demeure quant aux motivations réelles du gouvernement derrière cette « ouverture soudaine » à la crypto privée. Dans le cas des activités de minage, les mineurs auront à payer une licence et feront partie d’un « pool » contrôlé par le gouvernement. Concernant l’adoption du Bitcoin et du Litecoin sur Patria, la question des frais et des commissions est évoquée sans pour autant qu’on en sache davantage. Les frais seront-ils si élevés qu’ils rendront rédhibitoires l’utilisation du Bitcoin ou du Litecoin ? Est-ce que l’ouverture à ces cryptos n’est pas un moyen détourné de relancer le Petro, la crypto gouvernementale ? L’avenir le dira.