Vitalik Buterin, cofondateur de Ethereum, s’est prononcé en marge de la mise en place de The Merge, un événement censé propulser vers de nouveaux horizons la crypto-monnaie Ethereum.
Au cours de l’entretien qu’il a eu avec Noah Smith, le créateur de la deuxième crypto-monnaie en termes de valeur s’est exprimé sur plusieurs sujets en rapport avec les dernières actualités relatives au monde des crypto-monnaies.
Il en a d’ailleurs profité pour préciser qu’il était “inquiet” pour l’avenir du Bitcoin, tout en apportant des éclaircissements sur les détails de la prochaine mise à jour tant attendue de Ethereum.
Le Bitcoin : une crypto-monnaie à l’avenir incertain selon Vitalik Buterin
Le 2 septembre 2022, le co-créateur de Ethereum a accordé une interview à l’écrivain économique Noah Smith. S’il est vrai que plusieurs sujets ont fait le tour de table durant cet entretien, celui qui a retenu le plus d’attention est certainement l’avis de Vitalik Buterin concernant le Bitcoin.
My interview with Vitalik Buterin is out!https://t.co/bXRzI0DASf
— Noah Smith ??? (@Noahpinion) September 2, 2022
Au cours de l’interview, ce dernier a dit qu’il était inquiet pour le Bitcoin. Il a ensuite poursuivi son analyse en mentionnant deux raisons principales qui justifient son état d’esprit. Selon lui, si le mode de fonctionnement du Bitcoin tient la route convenablement aujourd’hui, il est fort probable que la crypto-monnaie soit confrontée à des problèmes sur le long terme.
En effet, le fonctionnement aujourd’hui est de la sorte : les mineurs travaillent à la résolution de plusieurs équations mathématiques qui servent à sécuriser le réseau et sont récompensés pour ça à travers l’obtention de tokens BTC. Néanmoins, ce système a une faille, dans la mesure où le protocole du Bitcoin a un plafond d’approvisionnement strict de 21 millions de tokens.
Et après ?
Ainsi, il est presque certain qu’une fois ce plafond atteint (pas avant 2140 d’après les estimations), le réseau finira par compter uniquement sur les frais de transaction pour assurer la sécurité de sa blockchain.
Pour Buterin, une telle faille constitue un problème sérieux et important, car les frais de transaction réalisée sur le Bitcoin ne sont certainement pas suffisants pour sécuriser un système dont la valeur est supérieure à plusieurs trillions de dollars.
Il n’est d’ailleurs pas le seul à l’avoir mentionné, puisque le montant des frais générés par le Bitcoin par rapport aux autres plateformes de crypto-monnaies a toujours été un point de contentieux dans l’industrie.
Selon les analyses effectuées par Crypto Fees, le Bitcoin a généré en moyenne environ 225 000 dollars de frais de transaction durant la semaine dernière. Un chiffre qui le place derrière les piliers des plateformes d’échange DeFi comme Aave et Uniswap et encore plus loin derrière le protocole créé par Buterin lui-même. Les analyses révèlent que Ethereum a encaissé environ 2,7 millions de dollars de frais de transaction au cours de la même période.
Les inconvénients du système Proof of Work
Si cela constitue un problème sérieux pour Buterin, d’après celui-ci ce n’est pas l’unique point négatif. En effet, il a déclaré au cours de la même interview que ses inquiétudes se portaient également sur le système Proof of Work adopté par le Bitcoin depuis sa création.
Selon lui, ce système offre beaucoup moins de sécurité par dollar dépensé en frais de transaction que le système Proof of Stake. Ainsi, un réseau dont la valeur est d’environ 5 000 milliards de dollars ne saurait avoir une puissance d’attaque d’à peine 5 milliards de dollars. Cependant, il est également conscient qu’il serait très difficile pour le Bitcoin d’abandonner son système Proof Of Work, décrivant un tel mouvement comme “politiquement irréalisable”.
Il est certain que ses propos susciteront l’indignation générale dans plusieurs secteurs de l’industrie des crypto-monnaies. Dès l’annonce de la migration du réseau de Ethereum vers un système Proof of Stake plus écologique, plusieurs acteurs et environnementalistes avaient déjà commencé à manifester pour que le Bitcoin réalise la même transition.
En revanche, les défenseurs du Bitcoin n’ont pas hésité à rejeter ces demandes, soutenant que le système de Proof of Work reste un élément fondamental de la conception du réseau blockchain du Bitcoin.
Les avantages du système Proof of Stake selon Buterin
Le débat à propos du meilleur système entre la méthode Proof of Work ou Proof of Stake n’a pas commencé aujourd’hui avec l’annonce de The Merge. C’est une question qui existait déjà depuis plusieurs années, mais qui a pris de l’ampleur pendant ces derniers mois, alors que Ethereum se prépare à sa migration vers la méthode Proof of Stake.
Ce projet de fusion est censé se dérouler aux alentours du 15 septembre et permettra à l’écosystème Ethereum d’arrêter de dépendre des mineurs pour la sécurisation de son réseau. L’un des arguments principaux des détracteurs de Ethereum consiste à dire que la méthode Proof of Stake limite considérablement la décentralisation de la blockchain du réseau.
Selon Buterin, la majorité de ceux qui font cette critique pensent que les méthodes Proof of Work et Proof of Stake sont des mécanismes de gouvernance. Des propos infondés puisqu’en réalité ces deux systèmes sont des mécanismes de consensus. Ainsi, s’il est vrai que les validateurs chargés de sécuriser le réseau peuvent valider les transactions, ils ne peuvent en aucun cas influencer sa conception future.
The Merge approche à grand pas, voici tout ce qu’il faut savoir à ce sujet si vous n’avez pas suivi les actualités des dernières semaines !
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Emmanuel Mounier
Expert en Crypto-monnaie
