La révolution porté par les cryptomonnaies englobe toute l'économie. Son nom ? Web3
Depuis plusieurs mois, le terme web3 est devenu un étendard dans le monde des cryptomonnaies. Symbole de la décentralisation et d’un nouveau monde. Loin des géants d’internet qui règnent sur les réseaux sociaux et sur les données numériques, le web3 permet d’utiliser la technologie blockchain pour nous redonner le contrôle sur toutes les traces numériques que nous laissons jour après jour.
Cependant, il n’est pas sûr que cette utopie soit aussi simple que cela à réaliser. Les grandes entreprises du web2 ont commencé à se positionner pour garder leur suprématie même dans la nouvelle ère du web3. De plus, il existe encore beaucoup de réticences à l’usage des cryptomonnaies.
- Web2 contre web3: deux modèles de gestion des données
- Discord et les cryptomonnaies: un cas d’école
- Avancées et recul du web3
Le web 3.0 et les cryptomonnaies contre le web 2.0
Pour comprendre la différence entre le web 2.0 et le web 3.0, il est possible de prendre le cas d’un réseau social comme Facebook. Cette application fait partie du web 2.0 parce qu’elle permet à l’utilisateur d’interagir avec l’application. Il peut y poster un certain nombre de contenus. Mais ces derniers sont conservés par les serveurs de l’entreprise Facebook. Non seulement ses données personnelles ne sont protégées que par un cadre juridique ou le bon vouloir de Facebook. De plus, Facebook peut monétiser votre présence sur son application.
Le web 3.0 vous permet de reprendre le contrôle sur votre présence et vos données. Ces dernières ne sont plus possédées par les serveurs d’une unique entreprise mais sont décentralisées. Elles sont ainsi dispersées, fragmentées à travers plusieurs serveurs et seuls ceux qui possèdent les clés privés peuvent y accéder. Cette réappropriation permet aux utilisateurs de monétiser sans intermédiaire leur présence et les contenus qu’ils postent. Le web 3.0 permet donc de se libérer de l’emprise des grandes entreprises du secteur numérique. Les utilisateurs seront maîtres de leur wallet et des contenus qu’ils diffusent. Leur données personnelles ne seront donc partagées que s’ils le souhaitent et à leurs conditions.
La communauté de Discord refuse Ethereum
Si le web 3.0 a des côtés enthousiasmants et même utopiques, la réalité est tout autre. En fait, le web 2.0 est rassurant pour beaucoup d’utilisateurs. Son aspect centralisé permet de savoir qui doit sécuriser les données. Il n’est donc pas si évident de passer au web 3.0 à la responsabilité qu’ils donnent aux utilisateurs. On peut voir cette réticence dans le cas de Discord. Cette application de messageries qui permet de créer des serveurs pour un très grand nombre de personnes est un exemple intéressant car beaucoup de projets de cryptomonnaies créent un serveur sur Discord pour leur communauté.
Pourtant, en novembre, la décision de Jason Citron, CEO de Discord, d’intégrer Ethereum à la plateforme pour permettre le transfert de token et de NFT n’a pas été au goût de sa communauté. Le mécontentement des utilisateurs a été tel qu’il a dû rapidement se rétracter. Beaucoup d’entre eux ont dénoncé le caractère énergivore du minage d’Ethereum et l’absence de valeurs des cryptomonnaies et des NFT! D’autres moins réticents ont peur de mettre la clé privée de leur wallet sur le serveur de Discord. Dans tous les cas, on voit ici qu’on est loin d’un rapprochement massif entre les usages actuels d’internet et les outils qui se développent dans le web 3.0.
Des blocages à répétition
On pourrait multiplier les exemples de blocages. Nous n’en prendrons que deux qui sont emblématiques. La plateforme de crowdfunding Kickstarter a subi la même mésaventure que Discord. En effet, elle projetait de collaborer avec la blockchain CELO pour ses levées de fonds. Ce choix semble être tout à fait cohérent puisque cette blockchain se veut un moyen de paiement accessible à tous. Ses projets dirigés vers les pays émergents en fond une des blockchains les plus éthiques du marché. Pourtant, la communauté de Kickstarter refuse ce changement et la société doit abandonner ce projet.
Pour finir sur une note plus positive on peut aussi citer le cas d’Ubisoft. Fin 2021, le studio de jeu annonce à son tour qu’il va se positionner sur le marché des NFT et des cryptomonnaies. À nouveau, les critiques fusent! Énergivores, sans intérêt, les NFT ne font pas l’unanimité, loin de là! Cependant, le studio maintient sa décision et peut se justifier puisque le choix de la blockchain Tezos permet de rejeter la critique sur le coût énergétique des NFT. Le chemin vers le web 3.0 n’est donc pas un rêve pour tout le monde!
Alors que la cryptosphère se passionne pour le web 3.0, elle oublie qu’il existe un monde extérieur à elle. Le grand public connaît la sécurité du web 2.0 et à sa centralisation. Les habitudes ne sont cependant pas simples à changer. Ce sont finalement les entreprises déjà présentes dans le web 2.0 qui poussent son public à entrer dans cette nouvelle ère. Il sera donc difficile pour les acteurs du web 3.0 d’affronter les géants d’internet sans y laisser des plumes !
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