XRP « toxique », Bitcoin des « forks », Litecoin et Stellar Lumens des « tas de m… », les qualificatifs du rapport de Messari à l’égard des crypto-actifs sont peu flatteurs. L’exchange Bitstamp relayait le document, qui l’embarrasse à présent.
Fournisseur de données et de rapports à destination des investisseurs et professionnels du monde crypto, Messari livrait tout récemment ses « thèses crypto pour 2021 ». Bitstamp relayait le document.
L’exchange le regrette aujourd’hui. Le document de 134 pages contient en effet quelques assertions dérangeantes pour la plateforme d’échange de crypto-actifs. Au point que ce dernier, face à l’indignation, publiait rapidement des excuses.
XRP, LTC, XLM… des « actifs toxiques »
Son auteur, Ryan Selkis, PDG et fondateur de Messari, s’y montre en effet peu flatteur à l’égard de certaines cryptomonnaies populaires. Le token XRP de Ripple y est par exemple qualifié de « déchet toxique ».
L’appellation est, il est vrai, peu élogieuse. Le jeton n’est cependant pas le seul à être la cible de l’ire de Selkis. Et les termes employés sont pour le moins inhabituels, voire peu professionnels, dans un rapport d’analyse.
Bitcoin se voit ainsi relégué au rang de forks. Le Stellar Lumens (XLM) et le Litecoin (LTC) ? Ils héritent de « tas de m… » ou « piles of s—» dans la version originale en anglais. Curieux donc a priori qu’un tel rapport puisse être partagé par un exchange où de tels crypto-actifs sont disponibles.
« Ce sont des actifs toxiques soutenus par l’emprise réglementaire, et ils vont à l’encontre de tout ce qui m’a fait entrer dans la crypto » s’emporte le dirigeant de Messari, un connaisseur reconnu du marché.
Des excuses, mais XRP reste un « remède miracle »
Visiblement, l’entreprise n’avait pas pris le temps de la lecture exhaustive des 134 pages du document avant de le partager avec sa communauté d’utilisateurs. A contretemps, Bitstamp publie donc ses excuses.
Selon l’exchange, « Crypto Theses for 2021 » ne reflète pas ses « opinions et valeurs ». Depuis, il a donc supprimé son tweet initial du 8 décembre relatif à la publication de ces « thèses ». Une décision justifiée par son « contenu » et l’emploi de certains termes.
Pas de quoi cependant faire changer d’avis à Ryan Selkis. Sur Twitter, il en profite au contraire pour réitérer ses positions à l’égard du XRP. Le token hérite pour l’occasion d’un nouveau qualificatif, celui de « snake oil », c’est-à-dire « charlatan » ou « remède miracle ».
La définition demeure peu élogieuse et le patron de Messari juge très improbable un changement d’opinion à ce sujet à l’avenir. Son langage s’améliore cependant. Dans son rapport, relèvent des internautes, Selkis recourait à 5 reprises au mot « f… » et 9 fois à « m… ».
« Bitstamp aurait pu s’attendre à un article plus cérébral de la part de nos analystes par rapport aux prises de position annuelles de la société » reconnaît Selkis. « Je ne leur reproche pas d’avoir été pris au dépourvu » conclut-il.