C’est quoi Ethereum ETH ?
Ethereum est un projet open-source qui utilise la blockchain afin de réaliser plusieurs choses que le bitcoin ne pouvait pas faire :
- L’utilisation de smart contracts.
- La création d’applications décentralisées.
- La création de token dit ERC-20 afin de permettre à d’autres projets de crypto-monnaies de lancer leur ICO.
Tout comme son confrère le Bitcoin, ETH fonctionne selon un consensus PoW (Proof of Work) qui fonctionne grâce aux travail des mineurs. Ethereum est en train d’étudier la possibilité de passer en PoS (Proof of Stake), un consensus moins gourmand en énergie. Cela devrait en toute logique se passer l’année prochaine avec l’arrivée de la mise à jour Casper récemment rebaptisée Serenity.
Ethereum permet actuellement (novembre 2018) d’effectuer une quinzaine de transaction à la seconde, contre environ 7 pour le BTC. Ce faible nombre a déjà posé de nombreux problèmes de congestion sur le réseau ETH et l’équipe de développement est actuellement en train d’essayer de résoudre ce problème.
ETH est actuellement classé deuxième des crypto-actifs, juste derrière le BTC. Au contraire de ce dernier, qui ne pourra compter que 21 millions d’unités maximum, Ethereum n’a aucune limite pour le nombre de tokens qui pourront être créés. Cependant, certaines personnes proposent régulièrement de fixer un nombre maximal et ce choix pourra être acté un jour ou l’autre.
Voici maintenant plus en détail les caractéristiques de l’Ether.
Histoire d’Ethereum
Avant d’aller plus loin, voyons les raisons qui ont poussé à la création de l’ETH. Commençons par parler de Vitalik Buterin, un des créateurs d’Ethereum.
Buterin s’est intéressé à la blockchain vers 17 ans et est devenu un des programmeurs de Bitcoin en 2011. Il a ensuite commencé à imaginer une plateforme qui allait au-delà de Bitcoin qui ne servait alors qu’à effectuer des transactions financières.
Il a publié le white paper de Ethereum en 2013 en expliquant son projet. La principale différence avec le bitcoin était de permettre d’autres choses que l’échange de crypto-actifs de pair à pair.
En 2014, Vitalik Buterin a décidé de mener une campagne de financement participatif afin de récolter de l’argent pour lancer son projet. Il a alors réussi à lever 18 millions de dollar. La première version d’Ethereum est sortie en 2015 sous le nom de code « Frontier ». Depuis cette date, des centaines de programmeurs sont impliqués dans le projet Ether.
En 2016, il s’est déroulé une chose regrettable pour la réputation de l’Ethereum : un vol estimé à 50 millions de dollars en jeton ETH. S’en est alors posée la question de la sécurité du réseau et la façon de réagir à ce hack. Une partie de la communauté a proposé de revenir en arrière juste avant le piratage, tandis que l’autre n’a pas voulu. Le réseau s’est alors scindé en deux : Ethereum (ETH) et Ethereum Classic (ETC). C’est ETH qui est revenu en arrière juste avant le drame et c’est désormais la crypto-monnaie principale lorsqu’on parle d’Ethereum.
Fin de l’année 2017, de nombreuses personnes parlaient de ce qu’on appelle un « flippening ». ETH prenait de plus en plus d’importance par rapport au BTC et beaucoup ont fait le pari que courant 2018, la capitalisation de l’Ethereum serait plus importante que celle du bitcoin.
Les applications décentralisés
Une des inventions majeures du réseau Ethereum est la possibilité de créer ce qu’on appelle des Decentralized applications (Dapps) ou encore applications décentralisées en français. Ce sont des applications qui fonctionnent grâce à la blockchain Ethereum et qui permettent de nombreuses choses.
Ces applications peuvent être créées par n’importe qui. Seule contrainte, savoir coder en Solidity, le langage de programmation du réseau Ethereum.
Toutefois, les Dapps congestionnent fortement le réseau ETH dès lors que les volumes sont trop importants, il est encore impossible de pouvoir les utiliser à grande échelle du fait du faible nombre de transactions à la seconde que permet Ethereum. L’exemple le plus parlant est sans doute le jeu Cryptokitties qui a complètement bloquer la blockchain ETH en décembre dernier suite au buzz autour du divertissement.
Les smart contracts
L’autre invention majeure de l’Ether est la création de ce qu’on appelle un smart contract.
Un smart contract est une ligne de code qui s’exécutera automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies. Cela ouvre des perspectives très intéressantes pour certaines applications dans la vie de tous les jours.
Prenons quelques exemples :
- Le cas des assurances. Une assurance pourra rembourser un sinistre si certaines conditions sont remplies. Le taux de remboursement sera décidé à l’avance et pourra être paramétré selon différents critères. Si une habitation prend feu, on peut décider que les meubles seront remboursés à 50% de leur valeur et le bâtiment à 80%. Si un tel évènement se produit, alors le smart contract transfèrera automatiquement l’argent au sinistré.
- Un autre exemple est le retard des trains. On peut choisir de prendre une assurance optionnelle codée par smart contract. En dessous de 15 minutes de retard on ne reçoit rien, entre 15 et 30 minutes on est remboursé de 20%, entre 30 et 90 minutes de 50% et au-dessus de 90 minutes on est remboursé intégralement. Le tout, sans devoir faire d’innombrables réclamations au service après-vente.
Les possibilités sont assez immenses et ce n’était ici que deux exemples parmi d’autres.
Les ICO et la création de tokens ERC-20
Pour finir, la dernière fonction du réseau Ethereum, c’est la possibilité de lancer une ICO. Le terme provient de l’Anglais et signifie « Initial Coin Offering », soit en Français « Offre initiale de pièce ». Lorsqu’un projet de crypto-monnaie cherche à se financer, il effectuera quasiment toujours pour une ICO.
Grâce à la fonctionnalité des smart contracts et à la création d’un token ERC-20, il est possible de mener une ICO. Un jeton ERC-20 est une crypto-monnaie qui a été créée via le réseau Ethereum.
Il est possible de fixer des conditions dans le smart contract pour effectuer une ICO :
- Le montant minimum qu’il faut atteindre. Si ce montant n’est pas atteint, l’argent sera renvoyé aux utilisateurs.
- Le montant maximum à atteindre. Une fois ce montant atteint, il ne sera plus possible à quiconque de participer à l’ICO.
- Une date de début et une date de fin, dans le cas où le montant maximum n’est pas atteint.
- Le montant maximum qu’une personne peut acheter. Cela peut être par utilisateur, par période temps, etc.
- Un nombre de tokens offert pour une contribution donnée. On peut donner plus aux premiers investisseurs ou bien la même chose à tout le monde.
- La date à laquelle on enverra les tokens aux acheteurs.
- Les différentes adresses de wallet Ethereum qui peuvent prendre part ou non à l’ICO.
Une fois que le processus est terminé, les tokens seront envoyés aux différents investisseurs selon les termes convenus dans le smart contract.
Le fonctionnement du réseau Ethereum
Nous avons vu les fonctionnalités d’Ethereum, voyons désormais comment fonctionne le réseau. Ce n’est pas très difficile à comprendre, mais il faut bien comprendre les différentes subtilités.
ETH est un réseau immense d’ordinateurs reliés entre eux. On l’appelle Ethereum Virtual Network (EVN). Toutes les transactions sont enregistrées sur chacun des ordinateurs du réseau. Afin de fonctionner, il faut posséder une sorte de carburant qui est matérialisé par le token ETH.
Qu’appelle-t-on le gas ? A quoi sert-il ?
Le token ETH peut s’échanger librement sur des plateformes d’échange de crypto-monnaies au prix fixé par les utilisateurs. Du fait de la volatilité énorme dans le monde des crypto-monnaies, le prix peut fortement fluctuer, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Afin d’apporter un peu de stabilité, les fondateurs d’Ethereum ont décidé de créer ce qu’on appelle le gas.
Partant du constat que le coût pour faire fonctionner le réseau Ethereum ne changeait pas énormément au cours du temps, il a été décidé de créer le système du gas afin de que les coûts du fonctionnement du réseau ne soit pas en fonction du prix du token ETH.
Par exemple, si un ETH vaut 5$ et que le coût des transactions est de 10% d’un ETH, cela nous revient à 0.50$ par transaction. Maintenant si l’ETH vaut 1.000$, 10% équivaudrait à 100$. La différence est donc de 200 fois, pour un coût de revient de la transaction à peu près équivalent. Seriez-vous prêt à payer 200 fois plus pour la même chose ? Probablement pas. Voilà pourquoi on a mis au point le système du gas.
Le gas sert à mesurer la charge de travail qui sera nécessaire afin de faire fonctionner un smart contract sur le réseau Ethereum. A l’instar de l’électricité, on exprime cette valeur en une unité différente. On calcule la consommation en KWH, mais on finira toujours par payer en euro.
En fonction des transactions que l’on désire effectuer, le prix en gas à payer sera différent. Un simple transfert d’ETH d’une personne à une autre est moins cher que la participation à une ICO. Tout cela pour la simple raison que la complexité des calculs pour effectuer ces actions n’est pas la même.
Que signifie le gas limit ?
Lorsque vous désirez effectuer une transaction, il faudra décider du prix que vous êtes prêt à payer pour que cela se produise. Le gas limit vous permettra de fixer ce montant.
Le gas limit est une protection qui vous permettra de ne pas dépenser plus que votre maximum. Cependant, vous avez l’obligation de mettre un montant minimum pour effectuer certaines transactions. Si tel n’est pas le cas, la transaction ne sera pas effectuée car aucun mineur ne vous fournira sa puissance de calcul pour un prix si faible.
Qu’est-ce que le gas price ?
En plus du gas limit, il existe ce qu’on appelle le gas price. Cette valeur correspond au prix que vous êtes prêt à payer pour chaque unité de gas.
Le gas price se mesure en gwei. Un gwei équivaut à 1 milliard de wei. Et un ETH vaut 1 milliard de gwei. Les gwei et les wei sont à l’Ethereum ce que les satoshi sont au bitcoin.
Choisir le bon montant de gas
Il n’est pas évident de choisir le montant du gas à insérer, surtout quand vous êtes débutant. Vous avez alors deux possibilités :
- Garder le montant par défaut prédéfini par les wallets qui permettent d’effectuer les transactions.
- Consulter le site internet ETH Gas Station qui vous donnera les montants à insérer. Ce montant dépendra de la congestion actuel du réseau Ethereum.
Augmenter la vitesse de transactions
En insérant le montant minimum pour effectuer une transaction, celle-ci sera exécuter à la vitesse la plus lente qu’il soit. Afin d’accélérer le processus, il vous sera possible d’augmenter vos dépenses en gas. De ce fait, les mineurs seront plus intéressés par effectuer votre transaction en priorité.
Si vous êtes pressé, par exemple lorsque vous désirez participer à une ICO populaire, alors augmenter le prix du gas est intéressant afin que vous puissiez y prendre part.
S’il s’agit d’un simple transfert d’argent à un ami, alors vous avez le temps. Contentez-vous de mettre le montant minimum nécessaire pour que la transaction soit effectuée.
Conclusion sur le projet Ethereum
Voici comment fonctionne l’Ethereum, la deuxième crypto-monnaie la plus populaire après le bitcoin. Nous espérons que vous avez compris comment celle-ci fonctionne.
Pour faire un rapide récapitulatif :
- Ethereum (ETH) et Ethereum Classic (ETC) étaient à la base une même crypto-monnaie. Suite à un hack, une partie de la communauté à décidé de revenir en arrière tandis que l’autre non.
- Le réseau Ethereum permet de créer ce qu’on appelle des smart contracts. Ce sont des instructions qui s’exécutent automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies.
- Il est possible de créer des applications décentralisées.
- Créer facilement une ICO
- Le langage de programmation d’Ethereum est Solidity.
- Pour faire fonctionner le réseau, on utilise un système de gas. Cela permet de décorréler les coûts de fonctionnement du réseau du prix de l’ETH.