Blast est un nouveau réseau que l’on doit en partie à Tieshun “Pacman” Roquerre, le cofondateur de la plateforme NFT Blur, soutenu par la puissante firme de capital-risque Paradigm. Le nouveau réseau estampillé L2 Ethereum (un réseau secondaire d’Ethereum), affiche déjà plus de 560 millions de dollars au compteur de TVL, selon le portail DefiLlama. Cependant, ce tour de force ne va pas sans quelques doutes persistants.
Qu’est-ce que Blast ? Un rollup ou une sidechain ?
Tout d’abord, la nature technique même de Blast est un sujet brûlant pour la cryptosphère.
Est-ce véritablement un rollup, visant à alléger et accélérer la blockchain Ethereum ? Ou s’agit-il d’une sidechain, une blockchain parallèle avec ses propres règles, mais qui reste connectée à Ethereum ? Nombre d’experts penchent pour la seconde option.
Une sidechain nécessite moins de consensus et pourrait, théoriquement, offrir plus de contrôle sur les transactions, au détriment de la sécurité et de la décentralisation – des fondements essentiels de la technologie blockchain.
Sur Blast, les transactions requièrent l’autorisation de 3 clés anonymes sur 5. Les investisseurs prennent donc des risques en confiant des sommes importantes au réseau. Jarrod Watts de Polygon Labs y a consacré un très long thread sur X (Twitter) en soulignant le caractère périlleux de cette méthode, comparant l’investissement dans Blast à “faire confiance à 3 à 5 étrangers pour la garde de vos cryptos” :
1/ Une mise à jour de code malveillant est approuvée par le multi-signatures 3/5, et permet de voler des fonds.
2/ Un contrat intelligent malveillant est créé et défini comme le contrat intelligent “mainnetBridge” [une spécificité de Blast] pour voler des fonds, toujours par le biais du multisig 3/5.Jarod Watts (Polygon Labs)
Blast promet des “rendements natifs” de 4 à 5% et s’attire les foudres de la communauté Ethereum
Blast promet en effet de récompenser les utilisateurs qui déposent des cryptomonnaies, principalement de l’Ethereum (ETH) et des stablecoins, sur son réseau.
L’équipe de Blast appelle cela des “rendements natifs”. Plus clairement, la promesse de Blast est de permettre aux utilisateurs de générer des revenus sur leurs dépôts de cryptomonnaies – des revenus versés en stablecoins. Tout le contraire d’autres rollups (Arbitrum, Optimism, Base, …) qui ne versent rien aux détenteurs de tokens.
Mais il y a un hic. Une poignée de développeurs semble avoir fait les calculs et s’inquiète. Cette rentabilité est-elle tenable ?
Blast prétend générer ces rendements en réinvestissant les dépôts des utilisateurs dans des protocoles de finance décentralisée bien établis, à l’image de Lido et MakerDAO. Cela signifierait que les rendements promis par Blast dépendent en partie des récompenses de staking générées par Lido. Or le staking, même via une plateforme solide telle que Lido, comporte ses risques.
This is a very bad idea. ETH and liquid staking derivatives are different assets with different risk profiles (and rewards), and users should have a choice about which one they want to use. The same is true for different types of stablecoins https://t.co/zHYD4QzgLV
— Dankrad Feist (@dankrad) November 21, 2023
Tous les fonds déposés sont en effet bloqués jusqu’en février 2024, date de mise en service d’un bridge. De quoi restreindre totalement la liquidité des utilisateurs, et les empêcher de retirer leurs fonds en cas de problème.
En attendant un airdrop en mai 2024, des “points Blasts” sont attribués aux utilisateurs qui invitent d’autres personnes à rejoindre le réseau. Un moyen classique de stimuler la croissance organique grâce à une base d’utilisateurs existants. Mais pour d’autres, cela ressemble à s’y méprendre aux incitations typiquement utilisées dans des stratégies douteuses …
Sources : DefiLlama
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