Blockchain, entre haine et amour
L’architecture blockchain est un sujet très controversé depuis quelques temps. Illustration en est faite avec les annonces des régulateurs toujours plus présentes. Beaucoup de néophytes reprochent surtout à cette technologie son fonctionnement particulièrement énergivore. Du fait de certains processus faisant appel à un consensus des acteurs du réseau via un schéma de preuve de travail. C’est par exemple le cas pour le Bitcoin, qui pousse de plus en plus de mineurs à investir dans des ordinateurs très puissants pour mettre en application ce protocole et ainsi générer de gros rendements.
Néanmoins, tout le monde n’est pas réfractaire à l’évolution technologique qu’apportent les crypto monnaies et les transactions de pair à pair sur la blockchain. Certaines institutions commencent à s’y intéresser et même des banques, comme N26, qui sont pourtant à la base les grandes concurrentes menacées par l’écosystème blockchain. Et il semble bien que ce dernier soit en train de remporter la bataille qui l’oppose aux régulateurs. Explication.
- La Réserve Fédérale a réfléchi à la mise en place d’un CBDC en Juillet dernier
- Jerome Powell a déclaré qu’un rapport sur les crypto monnaies allait arriver prochainement
- Tom Emmer lance un projet de loi visant à brider la FED
- UniCredit fait son mea-culpa après avoir clôturé le compte d’investisseurs en crypto monnaies
La blockchain gagne des alliés de choix
Il semble que la blockchain puisse compter sur des aides incongrues contre la menace des institutions. En effet, récemment Tom Emmer, représentant du Minnesota a présenté un projet de loi qui va faire polémiquer plus d’un américain. Celui-ci est assez court et en substance, permettrait d’empêcher la Réserve Fédérale (FED) d’émettre des monnaies numériques directement aux particuliers.
Effectivement, un projet de mise en place de CBDC est en cours. Ces monnaies numériques sont quelque peu différentes des crypto monnaies. Puisqu’elles sont émises et soutenues par un gouvernement et sont mises en place sur une blockchain centralisée.
D’ailleurs, la FED n’est pas la seule à vouloir mettre en place une telle monnaie puisque la Chine développe actuellement le Yen numérique. L’Europe est également sur le coup avec son Euro numérisé.
Emmer quant à lui estime qu’il est important que les Etats-Unis veuillent à ce que leur politique protège la confidentialité financière, promulgue l’innovation et maintienne la domination du dollar. Il s’est ainsi exprimé sur le sujet.
« Exiger des utilisateurs qu’ils ouvrent un compte à la Fed pour accéder à une CBDC américaine mettrait la Fed sur une voie insidieuse semblable à l’autoritarisme numérique de la Chine. »
Il avait précédemment donné son avis concernant les crypto monnaies. Selon lui, les monnaies numériques permettraient de à la société de s’adapter à l’économie numérique tout en conservant la confidentialité des monnaies en espèces. Le projet de loi quant à lui se décline en une seule phrase.
« Sauf autorisation expresse en vertu de la présente loi, une banque de réserve fédérale ne peut pas offrir de produits ou services directement à un particulier, maintenir un compte au nom d’un particulier ou émettre une monnaie numérique de banque centrale directement à un particulier. »
Un contexte tendu concernant la blockchain et les CBDC
Il faut noter que la protection de la blockchain n’est pas la priorité du présent texte. C’est surtout dans le but de ne pas nuire à l’ensemble de l’innovation qu’elle engendre, qu’il est proposé.
Car ce projet de loi est lancé alors même que le président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell a déclaré devant la commission sénatoriale des banques qu’un rapport sur les monnaies numériques peut être attendu d’ici peu de temps. Il a fait cette annonce Mardi.
Il a également fait savoir que selon lui, un CBDC rendrait obsolète les stablecoins ou pièces stables émises par le secteur privé. Emmer a ainsi tweeté quelques détails importants.
« Alors que d’autres pays, comme la Chine, développent des CBDC qui omettent fondamentalement les avantages et les protections de l’argent liquide, il est plus important que jamais de s’assurer que la politique de monnaie numérique des États-Unis protège la confidentialité financière, maintient la domination du dollar et cultive l’innovation. Les CBDC qui ne respectent pas ces trois principes de base pourraient permettre à une entité comme la Réserve fédérale de se mobiliser en banque de détail, de collecter des informations personnellement identifiables sur les utilisateurs et de suivre leurs transactions indéfiniment. Non seulement ce modèle CBDC soulève des problèmes de « point de défaillance unique », laissant les informations financières des Américains vulnérables aux attaques, mais il pourrait être utilisé comme un outil de surveillance que les Américains ne devraient jamais être obligés de tolérer de la part de leur propre gouvernement. »
Une banque italienne fait marche arrière concernant les crypto monnaies
Dans le même temps, la blockchain voit un nouvel acteur changer de bord. C’est le cas d’une grande banque italienne qui a au préalable fermé plusieurs comptes de clients investissant dans les actifs numériques.
Il s’agit du groupe bancaire UniCredit basé à Milan. Avec un total d’environ 810 milliards d’euros d’actifs, la banque est importante dans le pays. Elle a d’abord nié avoir interdit à ses clients d’investir et d’échanger des crypto monnaies selon un communiqué publié Mercredi 12 Janvier.
La banque a d’abord précisé qu’elle n’investissait aucun fond dans les crypto actifs. Puis elle a précisé qu’il s’agissait d’un « malentendu » au sujet des clôtures de compte abusives. Ce à quoi un utilisateur de Twitter a rétorqué ironiquement :
« Oh, donc vous avez fermé mon compte à cause d’un malentendu ? […] J’ai contacté l’assistance et la réponse était « traitement non conforme à la politique de la banque ». »
Beaucoup d’échanges ont eu lieu sur le compte Twitter de la banque et une polémique a éclaté. Il semblerait en tous cas que même les banques commencent à comprendre qu’elles ne peuvent pas faire n’importe quoi avec l’argent de leur client. Les usagers reprennent progressivement leurs droits, et cela pour le meilleur.
Nous entrons dans une époque intéressante pour l’industrie de la blockchain et les crypto monnaies. Les investissements n’ont presque jamais été aussi rentables. Sauf bien sûr si vous avez acheté du Bitcoin en 2011 sans jamais y toucher. (Si c’est le cas, un petit pourboire ne me ferait pas de mal ! Quelques millions, je ne suis pas gourmand.) Un avenir fastueux se profil donc pour le Bitcoin et les crypto monnaies !
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