Alors que l’indice français a flirté vendredi avec son ATH de Septembre 2000, il a ouvert en baisse ce matin. Une baisse qui s’explique comme nous allons le voir par des inquiétudes sur la reprise économique en Chine. Avec en toile de fond, comme c’est souvent le cas lors de publications négatives depuis des mois, la crise sanitaire.
La reprise en Chine : Une menace pour le CAC 40
C’était attendu dès l’ouverture. Avec la publication de chiffres moins bons qu’espéré concernant un certain nombre de variables macro-économiques en Chine. A commencer par les chiffres de la production industrielle, en hausse de 6,4 % sur 12 mois mais attendus à un niveau encore plus élevé. Le marché a aussi pris en considération l’évolution des ventes au détail pour le mois de juillet. Un volume en hausse de 8,5 % mais qui reste ici aussi, inférieur aux prévisions qui tablaient plutôt sur une croissance à deux chiffres.
Des indicateurs qui suggèrent alors très largement que la reprise n’est pas aussi puissante qu’escompté. Avec pour raison principale à ces chiffres décevants, les difficultés de certaines entreprises chinoises à s’approvisionner. Des conditions rendues plus difficiles, notamment en raison de la crise sanitaire.
De manière plus large, le variant Delta pourrait à nouveau jouer et agir comme une variable décisive pour les marchés. Nul ne doute que les chiffres des contaminations ainsi que l’évolution de la situation sanitaire à l’échelle mondiale seront particulièrement scrutés dans les jours et les semaines à venir.
Les tensions soulevées en Afghanistan, après la prise de pouvoir des talibans a aussi certainement joué un rôle sur la séance baissière d’aujourd’hui. Les répercussions sur les pays de la région étant actuellement encore trop difficiles à estimer et à cartographier.
Doit-on s’inquiéter pour l’ATH de l’indice ?
C’est la question sur toutes les lèvres depuis la clôture. Vendredi dernier, le CAC a atteint 6 914 points. A seulement 30 points de son plus haut niveau historique enregistré en séance, le 4 septembre 2000. Un niveau de performance qui a surtout été rendu possible par les résultats encore meilleurs que prévu des entreprises françaises. A l’échelle européenne, les attentes ont été plus que largement atteintes avec :
- 25 % en plus par rapport aux prévisions en ce qui concerne les bénéfices
- 5 % en plus par rapport aux prévisions pour les chiffres d’affaires
Ces données peuvent donc pousser à l’interrogation. Avec une telle hausse qui appartient désormais au passé, quels éléments peuvent maintenant pousser le CAC 40 à continuer sa dynamique haussière ?
Les politiques accommodantes de la banque centrale européenne pourraient être un élément de réponse. Avec le maintien d’un important flux de liquidités sur les marchés financiers. Un flux qui semble aujourd’hui extrêmement positif, à la fois pour le CAC 40 mais aussi pour d’autres indices européens comme le DAX 30 qui bat ses plus hauts niveaux historiques, semaine après semaine. Des politiques qui devraient perdurer encore de longs mois et qui joueront, à n’en pas douter sur le maintien des indices boursiers à des niveaux très élevés. L’objectif à 7 000 points sur une approche de court à moyen terme n’est donc évidemment pas à exclure.
Le relèvement des objectifs des entreprises, après un S1 2021 très prometteur pourrait aussi jouer le rôle de catalyseur du CAC 40. Avec pourquoi pas à la clé, un passage au dessus des 6 944 points, le plus haut niveau historique jamais enregistré. Reculer pour mieux sauter, c’est ce que doivent se dire un certain nombre d’investisseurs qui continuent à garder leurs billes sur l’indice.