L’action Didi est sur le point de faire ses premiers pas en bourse ce mercredi, dans ce qui constitue la plus grande IPO réalisée aux États-Unis par une société chinoise, depuis l’introduction en Bourse d’Alibaba.
Reuters et le Wall Street Journal ont rapporté que Didi avait fixé le prix des actions à 14 dollars pièce, ce qui permettrait de lever environ 4,4 milliards de dollars et d’en faire la plus grosse introduction en bourse chinoise aux États-Unis depuis l’offre de 25 milliards de dollars d’Alibaba en 2014.
Cela permettrait à l’entreprise d’afficher une valorisation totale de plus de 67 milliards de dollars.
Une entrée en Bourse à un moment délicat
Il est important de noter que Didi, qui a évincé Uber de la Chine continentale il y a cinq ans, entre en bourse à Wall Street à un moment délicat. La société a en effet attiré l’attention des régulateurs en Chine, où le secteur technologique fait l’objet d’une répression historique.
Plus concrètement, le transporteur routier a été l’une des 34 entreprises convoquées en avril à une réunion avec l’Administration d’État pour la Régulation des Marchés (SAMR), où les dirigeants ont été invités à mettre fin à tout comportement anticoncurrentiel et ont reçu l’ordre de procéder à des inspections internes.
Ce mois-ci, Reuters a de plus rapporté que Didi faisait l’objet d’une enquête pour des raisons de concurrence. Selon le rapport, qui citait des sources anonymes, Didi faisait l’objet d’une enquête de la part de la SAMR pour savoir si elle avait “utilisé des pratiques concurrentielles qui ont évincé des rivaux plus petits de manière déloyale”.
Didi a déclaré à l’époque dans une déclaration qu’elle “ne commenterait pas les spéculations non fondées de sources anonymes”.
Didi domine son marché local
En ce qui concerne les détails de son activité, on relèvera que Didi est incontournable en Chine, affichant 377 millions d’utilisateurs actifs annuels dans le pays.
Soulignons que la société a été fondée à Pékin en 2012 par un ancien dirigeant d’Alibaba, Cheng Wei.
Didi a ensuite rapidement obtenu le soutien financier d’investisseurs prestigieux comme Apple, SoftBank et Alibaba, tout en repoussant ses rivaux. En 2015, elle a acquis son principal concurrent local, Kuaidi Dache, avant de racheter les activités d’Uber en Chine l’année suivante.
Depuis lors, Didi s’est développée pour offrir toute une série de services, notamment des services de covoiturage, de vélos en libre-service, ou encore de taxis.
L’entreprise prétend aujourd’hui être la plus grande plateforme de mobilité du monde, avec des utilisateurs en Chine et dans 15 autres pays, dont le Brésil, le Mexique et la Russie, bien qu’elle reste extrêmement dépendante de son activité en Chine, ou elle réalise plus de 93 % de ses ventes.
Des ambitions internationales affirmées
C’est d’ailleurs dans le but de remédier à cela que la société s’introduit en Bourse aujourd’hui. En effet, dans le document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission pour son IPO, Didi a déclaré qu’elle prévoyait d’utiliser un tiers de l’argent qu’elle lève pour étendre sa présence en dehors de la Chine.
“Nous aspirons à devenir une entreprise technologique véritablement mondiale”, ont écrit Will Wei Cheng et Jean Qing Liu, respectivement PDG et président, dans une lettre aux investisseurs.
Uber, Deliveroo, Lyft et autres vont donc devoir prochainement compter sur l’arrivée d’un nouveau concurrent sérieux sur leurs marchés…