C’est un triste record et une pub dont se serait bien passé le monde la crypto. En 2021, la criminalité liée aux cryptomonnaies s’élève à 14 milliards de dollars. Des chiffres bruts qui cachent en réalité un autre paramètre évident : la démocratisation du recours aux monnaies numériques.
Si le chiffre brut de 14 milliards de dollars d’argent transférés vers des portefeuilles numériques douteux a de quoi inquiéter, ce nombre rapporté au volume total de transactions semble beaucoup moins alarmant. Voyons cela ensemble !
Des chiffres qui s’expliquent surtout par la démocratisation des cryptomonnaies
14 milliards de dollars. C’est donc le chiffre avancé par l’entreprise Chainalysis, spécialiste de la blockchain, pour quantifier le flux d’argent envoyé vers des portefeuilles numériques liés à des activités frauduleuses en 2021. Pourtant à y regarder de plus près, les proportions restent à peu près similaires aux années précédentes. Les échanges frauduleux auraient même eu tendance à diminuer (en proportions des volumes totaux échangés) par rapport à 2020.
Si ce chiffre brut de 14 milliards de dollars a bondi de 80 % entre 2020 et 2021, le volume total des échanges crypto a été multiplié par près de 5 sur la même période. Ainsi, en 2021, le total des échanges a représenté plus de 15 800 milliards de dollars. En rapportant l’ensemble des éléments, Chainalysis met en avant que ces transferts frauduleux n’ont représenté qu’environ 0,10 % du volume total annuel des transactions de monnaies numériques. Soit le taux annuel le plus bas jamais constaté. En réalité, si certains s’alarment de la recrudescence des transferts frauduleux en valeur absolue, ils ne sont que la conséquence d’une utilisation plus grande des cryptomonnaies.
La régulation comme facteur de baisse des escroqueries ?
Quoi qu’il en soit, les décideurs politiques semblent toujours prêts à faire le ménage sur le secteur. Un secteur souvent pointé du doigt pour le financement des activités illégales, notamment par Christine Lagarde, la présidente de la banque centrale européenne. Outre-Atlantique, les instances américaines semblent aussi prêtes à proposer des mesures de régulation sur le secteur crypto.
Comment se protéger des arnaques cryptos ?
Aujourd’hui, le public semble plus sensibilisé aux questions de sécurisation d’un portefeuille numérique et rompu aux ficelles des arnaques cryptos les plus classiques comme le phishing. Voici plusieurs points pour limiter la portée de ces arnaques.
Sur les plateformes qui le proposent, vous pouvez utiliser le système de la double authentification. Cela signifie que pour vous connecter à votre compte sur un ordinateur ou autre terminal, il faudra confirmer la connexion depuis son téléphone. Si vous suivez un projet depuis un réseau social, il convient aussi de faire attention. Il n’est pas rare de voir de faux groupes Telegram qui peuvent diffuser de fausses informations. L’intérêt est souvent le même, vous faire envoyer des jetons sur une adresse qui n’est pas l’adresse officielle du contrat.
Sur un projet nouveau, comme dans le cadre d’une ICO (Initial Coin Offering), il convient aussi de vérifier un certain nombre de variables. Notamment le background des porteurs de projet. Sur ce point, Chainalysis précise que les “rug pulls” qui voient les développeurs disparaitre avec l’argent des investisseurs ont bondi de 82 % par rapport à 2021. Ici encore, cette forte augmentation est à remettre dans le contexte de l’augmentation du nombre de projets cryptos mis sur le marché. Car non, ce type d’arnaque n’est proportionnellement pas plus fréquent aujourd’hui.
D’autres “outils” permettent aussi de sécuriser ses fonds cryptos. Comme les hardware wallet de type Ledger Nano S ou Ledger Nano X. Ces portefeuilles physiques permettent ainsi de stocker ses monnaies numériques hors ligne. Et donc de se prémunir des éventuelles tentatives d’hameçonnage (fishing).