Les sociétés de la Croix-Rouge de Norvège, du Danemark et du Kenya ont lancé un projet visant à déployer des monnaies locales, fonctionnant grâce à la blockchain, dans les pays en difficulté économique et/ou victimes de catastrophes, notamment en Afrique.
Dans les communautés rurales kényanes, les habitants cultivent et produisent de nombreux biens de consommation. Toutefois, le manque d’argent liquide oblige les populations à utiliser des systèmes de troc et de crédit (papier) souvent inefficaces.
Le projet des 3 associations humanitaires, d’une durée initiale de 2 ans, a ainsi pour ambition de déployer des « monnaies locales » basées sur la technologie blockchain afin de lisser les échanges commerciaux et stimuler l’activité économique, rapporte Reuters.
Une partie des aides financières distribuée par la Croix-Rouge, un milliard de dollars chaque année, sera distribuée sous cette nouvelle forme pour « répondre aux besoins avant et après les catastrophes ».
L’initiative a déjà été testée dans plusieurs régions au Kenya et en Éthiopie. Les devises sont utilisables à travers des crédits transférables par mobile et automatiquement enregistrés dans une blockchain.
“Le projet a stimulé les économies des communautés pauvres en permettant aux crédits créés à partir du travail ou de la vente d’être échangés plusieurs fois et dépensés localement,” a déclaré Adam Bornstein de la Croix-Rouge danoise.
L’initiative devrait toucher plus de 320 000 personnes d’ici 2022 et sera déployée prochainement dans d’autres régions kényanes. Elle pourrait aussi être proposée au Cameroun, Malawi, Zimbabwe, ainsi qu’en Océanie sur les îles de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Selon Paula Gil, consultante humanitaire à Genève, cette nouvelle technologie pourrait révolutionner la distribution d’aides.
“C’est l’avenir, probablement le seul véritable usage de la blockchain,” a-t-elle ajouté.
Mais certaines institutions financières locales voient le projet d’un mauvais œil et craignent que « la création d’offres de crédits communautaires sophistiquées ne réduise la demande de prêts », explique Adam Bornstein.
En octobre, la Croix-Rouge danoise a rejoint OpenLibra, un consortium qui souhaite créer sa propre version de Libra, la future cryptomonnaie de Facebook.
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